Le président de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, M. Chakib Khelil, a énergiquement critiqué les consommateurs de pétrole incriminant l'OPEP dans la situation actuelle du marché pétrolier. Il a tiré à boulets rouges sur les Démocrates du congrès américain. «Les consommateurs de pétrole en colère qui incriminent l'OPEP devraient se regarder dans un miroir au lieu de chercher un bouc émissaire», a déclaré M. Chakib Khelil à l'agence américaine UPI il y a quelques jours, lors de sa visite à Washington. Cette déclaration est venue en réponse à une loi américaine en préparation, une loi qui pourrait interdire l'entrée aux responsables gouvernementaux des pays de l'OPEP. Cette suggestion émane du Consumer First Energy. Lequel aurait accordé au procureur général des Etats-Unis le pouvoir de «prendre des mesures à l'encontre de tout pays ou compagnie qui forment une entente en vue de fixer le prix du pétrole, du gaz naturel ou de tout autre produit pétrolier», selon le leader de la majorité sénatoriale, Harry Reid, Démocrate du Nevada. L'application de cette mesure pourrait causer des incidents dans les relations entre les Etats-Unis et les pays membres de l'OPEP. Elle risque d'entraver le dialogue. «Il sera difficile de dialoguer. Les représentants américains devront venir dans nos pays», a précisé le président de l'OPEP, avant d'ajouter : «Il ne devrait pas y avoir de problèmes pour leur accorder des visas afin qu'ils viennent débattre de différentes questions.» «Il n'y a pas une seule personne qui n'ait demandé du pétrole et qui n'ait été immédiatement satisfaite», a répondu M. Khelil, selon lequel : «Chaque fois que les prix du pétrole augmentent, on tente de faire passer toutes sortes de lois». «L'OPEP sera le bouc émissaire de tout le monde», a-t-il renchéri. Concernant les prix du brut, ils ont baissé hier sur les marchés mondiaux pour repasser sous la barre des 127 dollars le baril, à la faveur de signes de baisse de la consommation et avant le rapport hebdomadaire sur les stocks américains. Le baril de pétrole de brent de la mer du Nord (livraison en juillet) 'échangeait à Londres en recul de 1,95 dollar à 126,39 dollars contre 128,31 à la clôture la veille. Simultanément, le baril de «light sweet crude» (livraison en juillet) reculait de 2,08 dollars à 126,77 dollars le baril lors des échanges électroniques, contre 128,85 dollars la veille. Ce mouvement de repli amorcé mardi avait fait perdre aux prix du brut 3 dollars à New York et 4 à Londres à la clôture. Selon les analystes, ce repli est dû au mouvement des ventes par les courtiers après l'envolée des prix la semaine dernière et à la faveur de plusieurs facteurs baissiers, notamment les signes de récession économique aux Etats-Unis. Avec la hausse du brut, plusieurs pays consommateurs, pour lesquels les prix sont devenus trop élevés, se voient contraints de réduire leur consommation. Le marché devrait cependant rester prudent avant la publication du rapport hebdomadaire sur les réserves pétrolières américaines qui pourrait annoncer une légère baisse des stocks américains de brut, de 300 000 barils pour la semaine écoulée, une stagnation des réserves de brut et une progression des stocks de distillats, d'un million de barils. R. E.