Après une semaine de débats, le 19ème congrès mondial du pétrole, l'un des plus importants événements de l'industrie pétrolière, a pris fin jeudi sur fond de spéculations et de divergences. Les positions des pays consommateurs et des pays producteurs sur les raisons à l'origine de la flambée du prix du pétrole sont complètement différentes. Même les responsables des grandes compagnies pétrolières se sont alignés sur les pays consommateurs en écartant la spéculation dans les raisons de l'envolée des prix du baril. «La fin du pétrole bon marché» et la nécessité de développer ces réserves afin de répondre à la demande sont les seuls points de convergence entre les participants à cette importante rencontre. Ce constat intervient, faut-il le noter, au moment où l'or noir poursuit son ascension. En effet, après avoir franchi jeudi le seuil des 146 dollars le baril, le pétrole se dirige droit vers les 150 dollars. Face à cette flambée, les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) n'envisagent pas d'augmenter leur production. Chose qu'ont essayé vainement d'obtenir les pays consommateurs. Le président en exercice de l'OPEP, M. Chakib Khelil, avait affirmé, à ce sujet au début des débats, que cette organisation déploie d'«énormes efforts» pour augmenter sa capacité de production, en apportant 57% de l'offre durant ces sept dernières années, et que sa production représentera 52% de la demande mondiale à l'horizon 2010, contre 40% actuellement. Pour augmenter la production de pétrole et parvenir à leur objectif de pomper en 2012 quatre millions de barils/jour supplémentaires, les pays membres de l'OPEP devront investir 150 milliards de dollars, selon Chakib Khelil, lequel a encore rappelé qu'à court terme, il n'y a pas de problème d'offre. D'où la décision de ne pas augmenter la production. Cependant, à long terme, la situation pourrait changer. «Tout dépend de l'effort d'investissement pour répondre à la forte demande», a précisé le président de l'OPEP. En dépit des divergences sur les raisons de la flambée du prix du pétrole, les organisateurs ont qualifié ce congrès de «réussite». Et ce, dans la mesure où il a eu le mérite d'alerter sur le moment difficile que traverse l'approvisionnement en matière énergétique. S. I.