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Le calvaire continue pour les usagers des transports Véhicules vétustes et absence d'infrastructures, Tizi Ouzou s'empêtre de plus en plus dans les problèmes
Depuis le transfert dans la précipitation de la gare routière de Tizi Ouzou à la gare multimodale de Bouhinoun et les gares intermédiaires mises en service en juillet dernier, les citoyens de la wilaya, en général, et les usagers réguliers des transports, en particulier, n'arrivent toujours pas à s'adapter à la nouvelle organisation des transports publics et continuent à vivre le calvaire d'une situation dont l'application sur le terrain n'a pas été sérieusement étudiée par les responsables du secteur. D'ailleurs, des mesures sont prises au fur et à mesure pour consolider l'organisation ou la réorganisation de ce plan, depuis l'arrêt de la grève de 47 jours menée par les transporteurs de bus à ce jour. Des mesures qui ne sont pas toujours faites pour réduire les difficultés que rencontrent les usagers quotidiennement dans leurs déplacements. Et la ligne desservant la gare qualifiée pompeusement de multimodale de Oued Aïssi est l'exemple le plus édifiant des dysfonctionnements que connaît le secteur des transports depuis sa mise en service hâtive.Dimanche après-midi. Il est 14h 30. La placette qui fait face à l'ancienne gare routière de Tizi Ouzou, choisie comme lieu de départ de tous les trolleys qui desservent les différentes gares ouvertes, en juin dernier, est opérationnelle, avec la présence de quelques bus près pour le départ. Un départ pour chacune des quatre gares ; la nouvelle gare multimodale de Bouhinoun, les gares intermédiaires des lieux-dits Pont de Bougie et de Beni Douala ainsi que celle de Oued Aïssi. On apprend sur place que la gare de Oued Aïssi n'est desservie que par les trolleys privés, appelés à la rescousse pour pallier le manque de véhicules constaté chez l'opérateur public Etusto. Ils sont rares les bus qui ont moins de dix ans d'âge. Le délai de dix à quinze minutes d'arrêt pour le départ est globalement respecté, même si les receveurs, et même des chauffeurs, font du tapage inutilement en direction de tous les gens de passage pour les «inviter» à y monter. Le premier arrêt de l'avenue Abane Ramdane, la grand-rue, a été supprimé quelques semaines à peine après l'entrée en vigueur du nouveau plan de circulation. Pour les responsables du secteur, c'est un arrêt qu'il fallait absolument supprimer parce qu'il montrait au grand jour tout le bricolage qui a caractérisé le transfert de l'ancienne gare, avec notamment un trottoir bondé de monde attendant le transport. Mais cette mesure n'a fait que déplacer le calvaire des usagers des transports vers un autre lieu, situé après le rond-point du Djurdjura, à quelques mètres seulement de l'ancienne brigade de gendarmerie de la ville des Genêts.Sur place, des dizaines de personnes attendent l'arrivée des bus, pour la plupart, en partance vers la station de Oued Aïssi, cette dernière desservant une grande partie des localités de la wilaya de Tizi Ouzou. Des dizaines de personnes qui se bousculent pour se trouver une place alors que ce n'est pas censé être l'heure de pointe. Une occasion de vérifier l'avidité des transporteurs privés qui entassent les passagers comme des sardines. Deux à trois personnes dans un mètre carré et le receveur continue à demander aux passagers de se serrer encore plus pour faire monter d'autres personnes. Ils ne tarderont pas à protester énergiquement contre cet état de fait. «Nous ne sommes pas des humains, nous sommes des 15 dinars pour eux», pestent certains voyageurs pour que le receveur mette fin à son attitude. Le véhicule, âgé de plus de vingt ans, est tellement bondé qu'il n'arrive pas à rouler normalement. Et cela ne l'empêche pas d'opérer quelques arrêts pour «charger» encore de nouveaux clients. Le trajet de huit kilomètres de la ville de Tizi Ouzou vers la station de Oued Aïssi aura duré une heure et quinze minutes. Arrivée à la gare de Oued Aïssi, un immense espace, pratiquement vide. Un jour de semaine et au milieu de l'après-midi. La présence policière promise par les responsables du secteur n'est pas encore effective, alors qu'il est admis que la région est infestée de bandes de malfaiteurs. Tout au long de l'allée qui longe les abribus, une énorme mare d'eau stagnante qui vient de la pluie tombée des semaines auparavant. Un problème apparu dès les premières pluies de la saison, mais qui n'est pas encore pris en charge ni par la direction des transports, ni par l'entreprise qui a réalisé la gare. Les passagers descendant du trolley se précipitent vers les fourgons aménagés pour rejoindre leurs localités respectives. Grosse déception pour une grande partie d'entre eux. Les partants pour Azazga, Aïn El Hammam et Iferhounen entre autres destinations, devront patienter encore pour pouvoir rentrer chez eux, les moyens de transport n'étant pas disponibles. Pour ceux allant vers d'autres régions comme Freha, ils devront également prendre leur mal en patience du fait que les transporteurs attendent que leur véhicule soit bien plein pour démarrer. Dernier constat : le nouveau plan de circulation de la ville de Tizi Ouzou ne s'est pas contenté de provoquer une augmentation des dépenses de transport d'au moins quinze dinars, mais il est également une cause directe d'une perte de temps énorme pour les usagers qui voient la durée du trajet doubler carrément pour de nombreux cas. Rallier la ville de Azazga de Tizi Ouzou en deux heures est une honte, sachant que le trajet ne durait pas plus de quarante-cinq minutes avant l'entrée en vigueur du nouveau plan de circulation.