L'agressivité fait désormais partie intégrante de l'école. La cassure semble être consommée entre les enseignants et leurs élèves. Les liens ne sont plus basés sur le respect, l'aspect pédagogique et éducatif a disparu au profit de relations conflictuelles et d'une animosité qui animent les uns et les autres. En dépit de leur interdiction, les châtiments corporels continuent à avoir cours dans les établissements scolaires avec la complicité des directeurs et proviseurs qui préfèrent taire ce genre de pratiques. Pis, ils font tout pour dissuader les parents de porter plainte contre les enseignants qui, pour la plupart, ont intégré la violence physique et verbale dans leur manière d'enseigner. Les coups et blessures ne se comptent pas, enfants et adolescents s'en plaignent à leurs géniteurs qui, malheureusement, et par crainte de représailles sur leurs enfants, abandonnent très vite leur idée de recourir à la justice. Les chefs d'établissements sont toujours là pour minimiser des actes indignes de pédagogues dont la mission est non seulement d'inculquer le savoir mais aussi d'éduquer. Les grossièretés proférées en plein cours, chose dont se plaignent les enfants, témoignent d'un délitement des mœurs chez ces éducateurs et constituent inévitablement un effet de boomerang chez des enfants et des adolescents qui se rebiffent et retournent les hostilités. En parallèle aux châtiments infligés aux élèves par les enseignants, une pratique qui n'a jamais cessé et qui redouble même en termes de moyens utilisés par ces derniers pour sévir, on assiste depuis quelques temps au recours à la violence des élèves envers leurs professeurs. Des adolescents qui n'hésitent pas à user de leurs poings et même de l'arme blanche pour «corriger» leurs enseignants pour un motif ou un autre. Insultes, coups, déduction de points peuvent amener leurs auteurs à subir les foudres de potaches auxquels ils ont inculqué l'agressivité. Le silence des chefs d'établissements et l'inertie du ministère de l'Education nationale ne sont pas pour endiguer le phénomène, bien au contraire. La violence engendre la violence, celle des uns nourrit celle des autres et c'est à la tutelle de réagir pour, en premier lieu, rappeler aux enseignants leur mission au sein d'un établissement scolaire. Aux parents d'éduquer leurs enfants quant au respect dû à leurs professeurs. R. M.