Le directeur général du commerce à la Commission européenne (CE), Ignacio Garcia Bercero, en visite depuis hier à Alger, devrait poursuivre les négociations sur le démantèlement tarifaire entre l'Algérie et l'UE. Bercero dirigera le groupe des négociateurs européens. Deux de ses adjoints et plusieurs experts l'accompagneront, selon l'APS. Côté algérien, le groupe des négociateurs comprendra des responsables des ministères des Affaires étrangères, du Commerce, de l'Agriculture et de l'Industrie ainsi que des responsables des Douanes algériennes. Les deux parties devraient se rencontrer aujourd'hui, au titre du 8e round des négociations sur le report du démantèlement tarifaire, demandé par Alger pour protéger ses industries naissantes. Jusqu'ici, Alger et Bruxelles ont déjà tenu sept rounds de discussions, durant lesquels ils sont parvenus à un accord sur trente-six contingents agricoles à épargner du démantèlement tarifaire, prévu par l'Accord d'association liant les deux parties depuis 2005. Mais aucun accord ne s'est dégagé jusqu'à présent sur la liste des produits industriels que l'Algérie veut faire retirer du démantèlement tarifaire afin de protéger certaines filières comme la sidérurgie, le textile, l'électronique et les produits de l'industrie automobile. La réunion d'aujourd'hui prévoit par ailleurs des discussions informelles en vue d'un accord bilatéral commercial devant faciliter l'accession de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). La conclusion de l'accord bilatéral avec l'UE, principal partenaire commercial de l'Algérie, devrait donner, en théorie du moins, un coup d'accélérateur aux négociations de l'Algérie pour son adhésion à l'OMC, un processus entamé en 1987 à l'époque du Gatt (Général agreement on tarifs and trade). Les négociations sur cet accord bilatéral sont bloquées depuis 2008 et devraient reprendre à la faveur de ces discussions informelles. L'Algérie avait déploré, en 2009, le fait que son partenaire européen n'ait pas tenu son engagement de l'aider à accéder à l'OMC, pourtant prévu par l'Accord d'association. Une position inamicale tant décriée à Alger. Les négociateurs algériens fustigeaient également la décision de l'UE de soumettre les exportations d'engrais à une taxe anti-dumping. La mesure, levée dernièrement après d'intenses négociations entre les deux parties, a figuré parmi les dossiers épineux sur lesquels ont achoppé les discussions sur l'adhésion de l'Algérie à l'OMC. L'UE, tout comme l'OMC d'ailleurs, avaient avancé que le prix du gaz utilisé dans cette industrie, forte consommatrice de cette énergie, était subventionné, estimant que la production européenne de fertilisants faisait ainsi l'objet de dumping de la part de la production algérienne. L'accord signé avec l'UE de même que le projet d'accession à l'OMC font l'objet de critiques de la part d'organisations patronales et de partis politiques. Il n'existe pas de débat mené en interne pour expliquer le pourquoi de la nécessité d'adhérer à l'OMC ou de continuer à développer des relations peu profitables à l'Algérie, avec l'UE. Y. S.