La révision du calendrier du démantèlement tarifaire, demandée par l'Algérie, se précise. A quelques semaines d'un nouveau round de négociations, qui devrait se tenir en mars prochain à Bruxelles, les responsables algériens assurent que les résultats devraient aboutir «à un compromis acceptable». C'est du moins ce qu'a affirmé hier le porte-parole du ministère des Affaires étrangères à l'APS, M. Amar Belani, jugeant que la session qui s'est tenue la semaine dernière «a été productive». Plus explicite, il a assuré que ce round «a permis aux deux parties d'affiner leurs positions respectives et d'échanger des propositions constructives». Des propositions, ajoute la même source, qui «devraient aboutir en principe, d'ici quelques semaines, à un compromis acceptable dans le cadre d'un accord global final». Ce «package deal final devrait (en outre) permettre à l'Algérie d'assurer la protection de plusieurs contingents agricoles et filières industrielles, tout en restant dans le cadre du respect de l'accord d'association avec l'Union européenne», a noté M. Belani. «La partie européenne qui a travaillé sur le document des propositions algériennes (durant le dernier round) va répondre officiellement à ces propositions après consultations des Etats membres de l'Union», a indiqué une source proche du dossier. Pour rappel, les négociations d'Alger ont été dirigées, pour la partie algérienne, par un groupe de responsables issus de plusieurs ministères, et du côté européen par le directeur général du Commerce à la Commission européenne, M. Ignacio Garcia Bercero. Le démantèlement tarifaire, qui devrait aboutir à une zone de libre-échange en 2017 entre les deux parties, devrait être reporté à 2020 sur demande de la partie algérienne. La demande de révision de certaines clauses de l'accord d'association, entré en vigueur en 2005, a été faite en 2010. Cette demande s'est basée sur une disposition de l'accord d'association, dite «clause de rendez-vous», qui permet la révision de certaines dispositions de l'accord, particulièrement la possibilité de revoir le calendrier de la levée des barrières douanières, si l'industrie d'un des deux partenaires est touchée par des échanges commerciaux déséquilibrés. Outre l'impréparation des entreprises algériennes à la concurrence, le pays avait motivé ce report par le déséquilibre flagrant constaté dans la balance commerciale des deux parties. Selon les chiffres officiels, «pour 1 dollar exporté vers l'UE, l'Algérie en importe pour 20 dollars». S. B.