De notre envoyée spéciale à Mostaganem Badiaâ Amarni
La pression sur le gaz butane se fait encore ressentir. Si, à Alger, les citoyens font face à la pénurie de ce produit indispensable et ont tout le mal du monde à s'approvisionner, les populations des autres régions du pays, notamment les plus reculées, continuent à grelotter de «froid» des suites des dernières importantes chutes de neige.Les citoyens continuent à faire des allers-retours entre les différentes stations-service Naftal et au niveau des revendeurs, avec l'espoir de dénicher la fameuse bonbonne de gaz. C'est le cas, notamment, à Mostaganem où quelques citoyens, profitant du passage du ministre des Ressources en eau, M. Abdelmalek Sellal, qui se trouvait dimanche dans la région pour inspecter les projets de son secteur, ont scandé à deux reprises «L'gaz ya Ldjazaïr».Plus encore, d'autres citoyens de la commune de Ouled Riah, dans la Daïra de Achaâcha, à quelques 80 kilomètres de Mostaganem, ont même préparé une grande banderole qu'ils ont brandie, toujours au passage du cortège ministériel. Nous pouvant y lire «Baladiyate Ouled Riah en grève. Gaz butane, nerf de la vie». Il est vrai que ce n'était que quelques citoyens qui se sont regroupés, mais leur regroupement est plein de sens et renseigne sur la situation difficile à laquelle les populations sont confrontées avec cette pénurie de gaz butane.Plusieurs stations-service, qui étaient au niveau des différentes communes de notre passage, étaient, dans la matinée, bondées de monde qui attendait encore l'arrivée du camion muni de ce produit vital surtout en ces journées d'hiver glaciales. A notre retour en fin de journée vers Mostaganem, nous remarquerons les mêmes personnes qui attendaient encore.Malgré les promesses des autorités publiques, le gaz butane se fait encore rare et les efforts de l'entreprise nationale Naftal, qui a augmenté les quantités produites, n'arrivent toujours pas à satisfaire la demande exprimée.Invité il y a quelques jours à la Radio Internationale, le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, avait déclaré que «la pénurie de gaz butane de ces derniers jours s'explique, notamment, par la fermeture du port de Skikda en raison des intempéries, et donc le transport en est la principale cause». Même si toute la neige qui a affecté Mostaganem a complètement fondu, il n'en demeure pas moins que les populations sont toujours à la recherche de ce produit devenu un «luxe» de nos jours.