Face au phénomène migratoire qui inquiète davantage les pays de la Méditerranée sur ses deux rives, l'Algérie défend une «approche globale». C'est ce qui a été réaffirmé, hier à Rome, par M. Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, à l'occasion de la 9e réunion du groupe de dialogue 5+5, passé désormais à l'appellation «le groupe de 10». La thèse de l'Algérie semble visiblement faire consensus au sein des pays concernés. A l'issue de cette rencontre, Mourad Medelci a déclaré que la position algérienne a été confortée par les autres délégations ayant pris part à ce rendez-vous. Selon Mourad Medelci, «les ministres ont été unanimes pour dire que le phénomène migratoire ne peut trouver de solution que dans une approche globale». Au cours de cette réunion, la délégation algérienne a invité les pays membres à «dépasser les approches théoriques et réfléchir sérieusement à des programmes concrets de mise en œuvre, qui permettent de traduire cet accord en une vision d'ensemble devant aboutir à des résultats». Mourad Medelci tire ainsi une satisfaction du fait que «la position algérienne a été considérée comme étant judicieuse et nous avons retenu que le prochain sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du groupe, prévu à Malte, permettrait non seulement d'informer sur la situation migratoire, mais d'être également en mesure d'apprécier les recommandations sur des mesures de mise en œuvre sachant que la question de la migration concerne tous les pays du groupe». Il reste cependant bien établi que cette adhésion a besoin du concret pour que la solidarité soit active. Pour le ministre des Affaires étrangères, «c'est à la charge de ces pays de réunir des éléments pour que cette solidarité dans la gestion des flux migratoires ne soit pas seulement une solidarité déclarée, mais active». Cet appel à «un peu plus de concret» sera davantage discuté, selon la même source, à l'occasion «d'un séminaire adossé à cette question migratoire et qui sera tenu dans un pays du groupe qui n'a pas encore été désigné». Sur un autre chapitre, la réunion de Rome a été une occasion pour le groupe de 10 de faire le point sur la situation dans les pays qui sortent de révolutions populaires avec toutes les conséquences auxquelles ils font face. Mourad Medelci fera ainsi savoir que «les ministres ont également discuté de la situation des pays qui sont sortis de révolutions populaires en abordant les conditions dans lesquelles ces pays pourraient être accompagnés dans leur mouvement de transition démocratique engagé, notamment la relance de leurs économies par des investissements porteurs de création d'emploi». Autre sujet d'actualité abordé par Medelci : la crise syrienne. Il dira, à ce propos, qu'«il y a eu un consensus selon lequel nous devons obtenir avec les acteurs sur le terrain un arrêt de la violence». Medelci soutient qu'il n'y a «pas d'autre solution à cette question que celle proposée par la Ligue arabe et qui réside dans l'organisation d'un dialogue entre les Syriens». Et dans leur proposition de «solution politique», les participants à la réunion de Rome invitent l'opposition syrienne à «devenir plus cohérente et représentative, conformément au plan de La ligue arabe sur la Syrie de novembre 2011, confirmé en janvier dernier». A. Y.