Le chef de la diplomatie algérienne, M. Mourad Medelci, qui a conduit la délégation algérienne à la 9ème réunion ministérielle du groupe des 5+5 tenue à Rome, a affirmé, hier, que la position de l'Algérie était en faveur d'une vision d'ensemble devant aboutir à des résultats concrets sur le phénomène migratoire. "Les ministres ont été unanimes pour dire que le phénomène migratoire qui ne peut trouver de solution que dans une approche globale", a laissé entendre le ministre, ajoutant pour la circonstance que "la délégation algérienne a mis en relief le fait qu'il fallait dépasser les approches théoriques et réfléchir sérieusement à des programmes concrets de mise en œuvre, qui permettent de traduire cet accord sur une vision d'ensemble devant aboutir à des résultats". "La position algérienne a été considérée comme étant judicieuse et nous avons retenu que le prochain sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du groupe prévu à Malte, permettrait non seulement d'informer sur la situation migratoire, mais d'être également en mesure d'apprécier les recommandations sur des mesures de mise en œuvre sachant que la question de la migration concerne tous les pays du groupe", a-t-il ajouté. "C'est donc à la charge de ces pays de réunir des éléments pour que cette solidarité dans la gestion des flux migratoires ne soit pas seulement une solidarité déclarée, mais active", a affirmé M.Medelci, indiquant encore que "le principe d'un séminaire adossé à cette question migratoire a été retenu, et sera tenu dans un pays du groupe qui n'a pas encore été désigné". Et c'est dans ce cadre que le ministre a relevé que " la Mauritanie pourrait l'accueillir sachant que ce pays a été désigné pour co-présider avec Malte la 10ème réunion ministérielle du groupe du dialogue". Il a fait savoir, par ailleurs, que les ministres ont, également, discuté la situation des pays qui sont sortis de "révolutions populaires", ont abordé "les conditions dans lesquelles ces pays pourraient être accompagnés dans leur mouvement de transition démocratique engagé, notamment la relance de leur économie par des investissements porteurs de création d'emplois". Il rappellera que l'Union européenne avait pour cela mis en place un plan appelé "Spring" qui prévoyait de mettre à disposition pour 2011-2013, des ressources financières nécessaires de l'ordre de 500 millions d'euros au bénéfice des pays associés, inscrits dans la politique de voisinage et les pays sortis de ces crises "devraient pouvoir bénéficier de la priorité dans l'accès à ces ressources". "L'autre consensus établi et la délégation algérienne l'a souligné, était le fait que le sud de la Méditerranée devrait bénéficier de plus d'attention de la part de l'UE, non seulement en terme de ressources financières, mais aussi en terme d'écoute et de partenariat", a-t-il dit. Revenant sur les questions régionales abordées, notamment le processus de paix au Moyen-Orient et la situation en Syrie, M. Medelci a indiqué que "pour ce qui est du conflit israélo-palestinien, nous avons partagé le constat que nous sommes face à un blocage du fait de l'intransigeance d'Israël". Dans ce contente, il a précisé que "les efforts faits jusque-là n'ayant pas été couronnés de succès, la communauté internationale devrait se mobiliser pour permettre à la Palestine de créer un Etat indépendant et faire en sorte que cette création puisse aboutir au retour à la paix et la sécurité dans la sous-région". "BEAUCOUP PARMI LES DELEGATIONS ONT INSISTE SUR L'EMERGENCE AU NIVEAU ARABE D'UNE SOLUTION POLITIQUE A LA CRISE SYRIENNE SOUS L'EGIDE de LA LIGUE ARABE" Sur la Syrie, "il y a eu un consensus selon lequel nous devons obtenir avec des acteurs sur le terrain un arrêt de la violence", a indiqué le ministre, précisant que "la délégation algérienne a insisté sur le fait que la violence doit cesser quels que soient ses acteurs. Il n'y a pas d'autre solution à cette question que celle proposée par la Ligue arabe et qui réside dans l'organisation d'un dialogue entre les Syriens". "L'espoir est que cette opposition devra devenir plus cohérente et représentative conformément au plan de La ligue arabe sur la Syrie de novembre 2011, confirmé en janvier dernier", a-t-il dit, ajoutant que "beaucoup parmi les délégations ont insisté sur l'émergence au niveau arabe d'une solution politique à la crise syrienne sous l'égide de la ligue arabe". Il a cité, à cet égard, la Conférence des "Amis du peuple syrien", prévue à Tunis le 24 février, relevant que les délégations du groupe des 5+5 se sont interrogés sur les objectifs assignés à cette rencontre. M.Medelci a enfin fait savoir que "plusieurs pistes seraient évoquées au cours de cette Conférence, notamment celle qui a trait à la situation humanitaire en Syrie".