Photo : S. Zoheir Par Youcef Salami La nationalisation des hydrocarbures, décidée le 24 février 1971, a donné lieu à un nouveau cadre dans lequel devrait s'exercer désormais l'activité des sociétés étrangères en matière de recherche et d'exploration des hydrocarbures en Algérie. La nationalisation, les sociétés étrangères s'en faisaient cependant une conception étriquée, la qualifiant de décision soudaine et d'unilatérale. Mais la politique énergétique voulue par l'Algérie s'impose : les négociations entre Algériens et étrangers se sont poursuivies pour régler tous les problèmes liés à l'activité pétrolière. Le règlement définitif des différends intervint ainsi par la signature, le 30 juin 1971, entre Sonatrach et Cfpa, et, le 13 décembre de la même année, entre Sonatrach et Elf-Erap, des accords sur les nouvelles conditions régissant leurs activités en Algérie. La volonté de l'Algérie de récupérer ses richesses naturelles et d'assurer pleinement le contrôle de leur exploitation a toujours été une constante, c'est une question fondamentale sur laquelle le pays est intransigeant. Les mesures annoncées le 24 février 1971 avaient été précédées d'autres de même nature : acquisition par Sonatrach du réseau de distribution de BP Algérie ; transfert des intérêts des sociétés Esso Standards Algérie, Esso Africa et Esso Saharienne ; transfert à Sonatrach des intérêts de toute nature des sociétés filiales ou établissements connus sous la raison sociale, le sigle ou la dénomination de Mobil ; transfert des intérêts détenus par Electricité et Gaz d'Algérie à la société Sohra.Qu'est-ce qui a changé quarante-neuf ans après la nationalisation des hydrocarbures ? La législation pétrolière a été modifiée, le management aussi. De nouvelles méthodes de gestion ont été introduites dans le processus de développement de la compagnie nationale des hydrocarbures. De jeunes cadres, formés au management moderne, ont intégré Sonatrach, un aspect évoqué d'ailleurs par le président de la République dans le message qu'il a adressé à l'Ugta à l'occasion de la célébration du 41e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures et de celui de la création de la Centrale syndicale. «Nous avons marqué, une nouvelle fois, ce jour-là, notre profonde confiance dans les capacités des jeunes Algériens à prendre en main les destinées d'une industrie sensible et à la technologie hautement développée», souligne le chef de l'Etat qui a rendu hommage aux jeunes cadres algériens qui avaient relevé le défi d'assumer les conséquences de cette décision et assurer le relais au lendemain du retrait des multinationales qui opéraient dans les champs pétroliers et gaziers du sud du pays. Ce sont de jeunes cadres crédités de compétences et dont certains d'entre eux se sont fait recruter par des multinationales, notamment au Moyen-Orient, preuve que la formation dont ils ont bénéficié en Algérie est aux normes requises. L'IAP reste l'une des structures de formation les plus connues dans le pays. L'IAP a toutefois changé de configuration juridique en 2006. Il a été transformé en société par actions dénommée : Algerian Petroleum Institute (IAP-Spa). Ce faisant, les chargés du secteur de l'énergie voulaient insérer cet institut dans une nouvelle dynamique, en s'appuyant sur des réseaux de l'intelligence, tant au niveau national qu'international, parce que les techniques et les technologies dans l'amont comme dans l'aval, dans le transport comme dans la commercialisation, dans les finances comme dans l'économie, évoluent vite. Voyaient-ils juste ? Aujourd'hui, l'IAP va reprendre son ancien statut. Il sera rattaché à Sonatrach, la société par actions sera dissoute. Changement de politique de formation ? Le nouveau PDG de Sonatrach promet de placer haut la barre en matière d'accès à la formation dans le secteur pétrolier. «Nous prendrons les meilleurs, pour les former au management», a-t-il souligné, il y a quelques jours.