L'Algérie célèbre aujourd'hui un double anniversaire, celui de la création de l'Union générale des travailleurs algériens et de la nationalisation des hydrocarbures. Une date qui marquera à jamais l'histoire du pays, fêtée cette année dans l'union pour la construction d'une économie prospère. Le 24 février 1956 marque la date de la création de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), la première organisation syndicale algérienne. Le secrétariat national était composé de Aïssat Idir, de Benaïssa Atallah, de Bourouiba Boualem, de Djermane Rabah et de Ali Yahia Madjid. Dans sa première déclaration rendue publique, le secrétariat a tenu à informer les travailleurs de la création de l'organisation qui prendra en charge leurs préoccupations. «(...) L'UGTA s'est fixée pour tâche d'organiser les ouvriers en Algérie, en vue de mettre un terme à la honteuse exploitation dont ils sont victimes. Un million de travailleurs agricoles sont payés à 300 francs par jour pour seize heures de travail, sans allocations familiales, alors que les travailleurs de la Fonction publique et semi-publique bénéficient des salaires en vigueur à Paris, augmentés de 33% (...) Le droit au travail reconnu à tous les hommes par les chartes internationales est l'exclusivité d'une seule catégorie de la population.» Cet extrait témoigne de la volonté de l'union syndicale à défendre la classe ouvrière algérienne. Et depuis, la contribution de l'UGTA à l'édification du pays est immense. Partenaire social incontournable, la centrale syndicale s'est impliquée fortement dans l'œuvre de la fondation de l'Algérie. Le 24 février 1971 est également une date symbolique. L'Etat a décidé de nationaliser les hydrocarbures en procédant à l'acquisition des 51% des avoirs des sociétés pétrolières françaises présentes en Algérie. Cette décision s'est traduite par la reprise des parts des sociétés multinationales, à l'exemple de CFPA, Petropar, SNPA, Coparex, Eurafrep, Frabcarep. Les mesures prises le 24 février 1971 avaient été précédées par d'autres, de même envergure, à savoir l'acquisition par la compagnie publique du réseau de distribution de BP Algérie, de transfert des intérêts des sociétés Esso Standards Algérie, Esso Africa et Esso Saharienne. Le processus de nationalisation a été entamé en mai 1966, à travers la récupération des mines et des compagnies d'assurances étrangères. Le mouvement sera maintenu jusqu'à la récupération de la quasi-totalité des intérêts pétroliers étrangers. La politique de nationalisation a donné les possibilités à Sonatrach de devenir en l'espace de quelques années un leader dans ce domaine. Elle est classée la première entreprise du continent africain et 12e parmi les compagnies pétrolières mondiales. Sonatrach est devenue également le 2e exportateur de GNL et de GPL, ainsi que le 3e exportateur de gaz. Ces activités constituent environ 30% du produit national brut (PNB). En 2008, elle a réalisé plus de 70 milliards de dollars d'exportation permettant au pays de disposer d'une ressource financière inestimable à même de contribuer au développement économique. En termes d'emplois, le groupe Sonatrach compte 120 000 salariés, ce qui fait d'elle une entreprise d'un grand poids au sein de l'économie algérienne.