Des syndicalistes du Conseil national des enseignants du supérieur (CNES), anciens membres actifs de l'organisation autonome, depuis sa création vers la fin des années 80, s'organisent et créent un nouveau syndicat : le Syndicat des enseignants du supérieur solidaires (SESS). Ils se revendiquent de l'ancien CNES qu'ils appellent «le CNES authentique» et se démarquent, de manière absolue, de l'autre aile, conduite par Malek Rahmani. En fait, le SESS est composé de l'ensemble des sections CNES agissant en dehors de l'aile Rahmani qu'elles ne reconnaissent pas. Depuis, des tentatives de réunir ces entités en une seule ont eu lieu à différentes occasions mais elles n'ont pas abouti. Cette fois-ci, les choses semblent aller dans le bon sens. «Nous avons déposé le dossier d'enregistrement le 19 janvier dernier auprès des services du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Protection sociale. Tout un mois après et nous n'avons rien reçu comme réponse à notre demande. Nous considérons donc que notre dossier est accepté d'office», a affirmé, hier, Chouicha Kaddour, le coordonnateur de la nouvelle organisation, lors d'une conférence de presse, tenue au siège du SNAPAP à Alger. Le coordonnateur du SESS affirme que c'est suite à l'état de délabrement avancé dans lequel se trouve la majorité des établissements universitaires du pays que la décision a été prise de créer ce syndicat : «Nous ne pouvons pas nous taire devant ce laisser-aller. C'est la grande anarchie, une désorganisation totale. Ça se ressent sur le plan pédagogique, scientifique et dans le domaine de la recherche.» Aussi, s'inquiète le représentant des enseignants chercheurs, «il n'y a pas de contre-pouvoir dans notre université. Les établissements sont gérés de manière arbitraire. Une gestion personnalisée qui donne lieu à tous les dépassements. Clientélisme, favoritisme, corruption, plagiat… et trafic de tous genres». Le SESS ambitionne d'agir efficacement sur le terrain de façon à aider l'université algérienne à retrouver sa place d'antan et suivre le chemin du progrès dans les différents domaines de la recherche et de la technologie. Mais cela ne suffit pas, considèrent les membres de la nouvelle organisation : «Nous ne pouvons réussir notre action à l'intérieur de l'université sans intervenir à l'extérieur.» Le représentant des enseignants universitaires insiste particulièrement sur les questions en relation avec «les droits de l'homme, la justice sociale, la liberté syndicale, le fonctionnement du système judiciaire». Par ailleurs, le porte-parole du SESS affirme son intention de s'allier avec d'autres organisations syndicales pour la satisfaction des mêmes revendications inscrites dans les deux registres de la liberté syndicale et de la justice sociale. K. M.