La contrebande dans la région ouest du pays prend des proportions alarmantes. Elle cause des pertes en recettes fiscales et douanières considérables. L'industrie locale subit des pertes en chiffres d'affaires très énormes. Certaines entreprises, confrontées à des problèmes de méventes, ne savent plus à quel saint se vouer. La frontière est effectivement poreuse. Dans les deux sens. Une frontière qui s'étend sur plus de 71 km (de Marsat Ben Mhidi jusqu'aux limites de Kedsir dans la wilaya de Naâma).Les points de passages sont nombreux constitués de pistes carrossables relient les deux pays. Il s'agit, en fait, d'une frontière devenue par le temps une passoire. A travers cette région, les contrebandiers recourent à divers moyens de transport pour acheminer leurs produits vers Oujda, Nador, Berkane… Ils utilisent, notamment, les mulets, les ânes, les motocyclettes, le transport des piétons qui font le va-et-vient ainsi que les voitures, essentiellement de marque Mercedes, Renault 21, R25, camions, voire semi-remorques. D'une manière générale, le choix du moyen de transport est déterminé en fonction des routes, de la situation géographique et des zones frontalières.La contrebande n'est pas seulement liée aux petits trafiquants qui passent la frontière en automobile ou en mobylette. Ce sont des grossistes qui font passer les produits. Pour les populations frontalières, cette économie parallèle devient la principale source de revenus. Il y a une absence de spécialisation sociale dans le milieu des contrebandiers. Tout le monde trafique, du plus petit au grand. Femmes et enfants aussi participent activement, selon leurs services douaniers et les forces sécuritaires.Des statistiques, même officieuses, montrent l'existence de toute une armada qui active à la frontière estimée à plus de 3000 contrebandiers de tous âges. Le produit le plus prisé étant le carburant où les saisies de 2011 sont énormes avec pas moins de 1,2 million de litres (essence, gasoil,) La dernière saisie remonte au début du mois de janvier avec la découverte d'un dépôt illégal contenant plus de 18 m3 (18 000 l).
12 nouveaux postes frontaliers seront réceptionnés en 2012 A la frontière algéro-marocaine, la contrebande du fuel mine l'économie locale. Selon des statistiques, plus de 6000 véhicules, notamment les Mercedes, sont utilisés par les «hallaba». D'ailleurs, les saisies opérées quotidiennement par les services de sécurité montrent à quel point le fléau a pris de l'ampleur. Une moyenne de 120.000 l saisis par mois, ce qui entraîne des pertes lourdes à l'économie nationale. Dans ce sillage et dans le cadre de lutter contre ce fléau ravageur, l'Etat a lancé des projets de réalisation de 26 postes frontaliers pour mener à bien l'opération de lutte contre la contrebande et le crime organisé. A ce sujet, la direction régionale de la douane a affirmé que l'année 2012 sera marquée par la mise en service de 12 postes en attendant la réception du reste.Malgré l'acharnement des gardes frontières qui déploient plus d'effort, ce n'est un secret pour personne de dire que les proportions sont alarmantes, et tous les chemins mènent au kif, au fuel, etc. et qu'à travers cette frontière, qui s'étend sur plus de 70 km, la mafia a accentué sa sale besogne avec la complicité de barons. Cela explique que l'activité criminelle, menée par une mafia bien structurée, ne cesse de tenter de mettre KO l'économie nationale, et d'inonder le pays de drogues à tel point que l'Algérie est devenu un pays consommateur.Dans les principales villes frontalières, à savoir Bab El Assa, Maghnia, Zouia, sSouani, etc , la contrebande qui sévit de manière endémique est la partie la plus visible et la plus répandue du commerce illicite. Cette contrebande se caractérise essentiellement par l'entrée massive des marchandises en provenance du Maroc, notamment la drogue alors qu'en parallèle on «exporte» le carburant et autres produits alimentaires. Dire par là que la contrebande dans la région est très ancrée dans les mentalités et dans les mœurs et est un phénomène connu de tous.
600 000 litres d'essence vendus quotidiennement à la frontière algéro-marocaine Le plus gros trafic est celui de l'essence. Sur plusieurs points de passage le long de la frontière, les contrebandiers algériens apportent des bidons de trente litres à leurs «homologues» marocains. L'essence est revendue au bord des routes de la région d'Oujda. Les statistiques montrent que journellement plus de 600.000 l sont vendus au-delà de la frontière. Ce qui est essentiel pour l'instant, c'est de renforcer la région en moyens humains et matériels pour réduire l'expansion de la contrebande, car l'éradiquer relève de l'hérésie ! En attendant la mise en service des 48 unités de postes de surveillance des frontières algériennes, qui seront dotées de moyens de surveillance sophistiqués, et dans le but d'augmenter les effectifs, pour atteindre 30 000 douaniers à l'ores 2014, la lutte continue contre la contrebande…Il est important de souligner qu'à la frontière, la guerre entre contrebandiers et douaniers a été toujours signalée. D'ailleurs, le régional de la douane de Tlemcen l'avait, à maintes reprises, souligné, en précisant que les douaniers sont souvent agressés à l'arme blanche, par des jets de pierres, etc. Selon le régional, les contrebandiers maîtrisent parfaitement les lois et sont conscients que l'usage des armes est strictement interdit , ce qui encourage les contrebandiers à dépasser «les limites».Ces activités informelles, faut-il le noter, échappent à tout contrôle de commerce extérieur et éliminent systématiquement des emplois plus qu'elles n'en créent. A cela s'ajoutent les risques sanitaires, phytosanitaires à travers l'achat de produits défectueux et de mauvaise qualité. Pour parer à cette situation, l'urgence d'une action concertée entre opérateurs privés et publics paraît la mieux indiquée Il s'agit, en fait, d'identifier les mesures à prendre, notamment par le renforcement de la sensibilisation de lutte contre la contrebande et l'incitation de tous les acteurs de la vie économique, sociale et politique à s'impliquer davantage dans cette lutte.