Si des milliers d'astéroïdes sont découverts chaque année dans l'espace, la quasi-totalité de ceux-ci n'ont aucune chance de percuter un jour notre planète. En octobre 2011, seuls deux astéroïdes étaient ainsi listés à un niveau supérieur au niveau 0 sur l'échelle de Turin. Celle-ci sert à catégoriser les risques d'impacts de ces objets géocroiseurs et est graduée de 0 (aucune chance de collision) à 10 (collision certaine entraînant une catastrophe globale). Les objets «dangereux» en question sont 2007 VK184 qui y figurent depuis 2008 et... 2011 AG5, ajouté l'année dernière.En effet, cet astéroïde a été découvert en janvier 2011 par le Mount Lemmon Observatory en Arizona et suscite depuis l'attention de nombreuses équipes dont certaines de la NASA. D'après les estimations, l'objet pourrait en effet frôler de très près la Terre voire même entrer en collision avec aux environs de 2040. Toutefois, les scientifiques ont beaucoup de mal à observer l'astéroïde et ont seulement pu évaluer un diamètre de 140 mètres. Sa masse comme sa composition restent inconnues. «2011 AG5 est l'objet qui a aujourd'hui la plus grande chance d'entrer en collision avec la Terre... en 2040. Néanmoins, nous l'avons seulement observé sur la moitié d'une orbite. La fiabilité de ces calculs n'est donc pas très haute», commente Detlef Koschny de la Solar System Missions Division de l'Agence spatiale européenne cité par le Huffington Post. D'après les calculs, l'astéroïde aurait pour l'heure 1 chance sur 625 de frapper la Terre le 5 février 2040. Mais encore une fois, au vu de la courte durée d'observation, les scientifiques soulignent que les chiffres sont susceptibles de changer. «Heureusement, cette objet sera observable de la terre durant l'intervalle 2013-2016», souligne Donald Yeomans du Near-Earth Object Observations Program de la NASA en Californie. Dans le très peu probable scénario que les chances d'impact ne diminuent pas significativement après des observations supplémentaires, «il restera du temps pour mettre au point une mission de déviation pour altérer sa trajectoire avant le moment clé de 2023», ajoute-t-il. En effet, cette année-là, l'astéroïde fera sa plus grande approche de la Terre et la «frôlera» à une distance de 2,99 millions de kilomètres. «Même si le ‘‘trou de serrure'' est bien plus large que celui d'Apophis en 2029, ce serait tout de même une tâche simple d'altérer la trajectoire de l'astéroïde, assez pour manquer ce ‘trou de serrure' et donc l'impact en 2040», ajoute Donald Yeomans faisant référence à l'astéroïde Apophis qui pourrait menacer la Terre en 2036. «La prudence d'action serait d'attendre au moins que les observations de 2013 soient faites avant de mettre au point des plans préliminaires pour une mission de déviation potentielle», précise encore le chercheur.