Mille deux cents responsables économiques et politiques issus de 88 pays ont participé à la quatrième édition du Women's Forum à Deauville, en France. L'Europe et la crise financière ont été au cœur d'un débat de trois jours (16 et 18 octobre) qui réunit les femmes les plus influentes de la planète. Le débat a été axé autour de la crise financière mondiale qui secoue la planète. Pendant trois jours, les femmes d'influence et les chefs d'entreprise se sont mobilisés au Women's Forum, à Deauville, le «Davos des femmes», pour faire avancer le droit des femmes, promouvoir leur place dans l'entreprise et bannir les inégalités. Abordant le sujet du moment, à savoir la crise financière, la présidente du Women's Forum, Aude Zieseniss de Thuin, considère qu'elle peut être une véritable opportunité pour les femmes de trouver leur place à des postes décisionnaires. Elle est une démonstration d'un nécessaire changement des valeurs économiques et sociales. A ce sujet, des enquêtes réalisées par l'institut français d'opinion publique et d'études de marché attestent de l'importance des femmes à la tête des entreprises. Ces études montrent que les femmes développent, plus fréquemment que les hommes, des comportements de leadership qui renforcent la performance organisationnelle et financière des entreprises. On se demande même si la crise aurait été aussi grave s'il y avait plus de femmes dans les conseils d'administration et les comités de direction, considérant que les femmes à la tête d'entreprises ont une manière différente de gérer les risques économiques. Des questions qui ont animé les débats du Women's Forum, l'occasion incontournable d'aborder le rôle accru des femmes et d'appeler à une réelle parité hommes-femmes. Des femmes de pouvoir et de nombreuses personnalités étaient du rendez-vous, à l'image d'Ingrid Betancourt, de Simone Veil, de Margot Wallström, la vice-présidente de la Commission européenne chargée de la communication, en plus de trois secrétaires d'État français : Jean-Pierre Jouyet (Affaires européennes), Anne-Marie Idrac (Commerce extérieur) et Rama Yade (Droits de l'Homme). Les participantes ont proposé de valoriser l'esprit d'entreprise et de promouvoir le risque en tant que valeur estimant que «le renouveau passe aussi par un nouveau contrat social et la défense de vraies valeurs». Selon elles, la crise financière peut être une véritable opportunité pour «revenir à une gestion plus éthique de l'économie». Elles plaident pour un véritable modèle européen. Elles estiment en outre que l'Europe peut jouer un rôle moteur dans la définition de règles financières mondiales en défendant des principes simples : la transparence, la responsabilité, la confiance. Il y a lieu de noter que la femme d'affaires algérienne Soraya Rahim, P-DG du Hilton Alger, a pris part à cette rencontre internationale d'envergure ouverte jeudi dernier dans la ville française. Pour rappel, Soraya Rahim a été élue par le journal britannique des milieux d'affaires, le Financial Times, comme l'une des femmes leaders les plus influentes dans le monde arabe et en Afrique du Nord. A. B.