Synthèse de Smaïl Boughazi La crise financière et économique mondiale sera au cœur des débats lors de la 39ème édition du Forum économique mondial annuel qui se tiendra du 28 janvier au 1er février à Davos (Suisse). Les participants tenteront de trouver des remèdes à la crise après y avoir affiché pendant des années une foi «sans faille» dans le capitalisme et la mondialisation. Selon certains spécialistes, il s'agit de débattre comment «reconstruire l'architecture financière mondiale» et «relancer l'économie de la planète». La réunion de Davos réunit quelque 43 chefs d'Etat et de gouvernement ainsi que de nombreux ministres. Il y aura aussi plus de 2 500 participants (hommes d'affaires, politiques, ONG et scientifiques) et des centaines de journalistes. De même que le monde des banques, au cœur de la «tourmente générale». Malgré la multiplication des rencontres et des sommets, il faut dire que le climat économique reste tendu partout dans le monde. La crise n'a pas cessé de frapper les différents secteurs économiques. Le géant américain des logiciels Microsoft a annoncé jeudi dernier le départ de 5 000 employés, en réaction à une baisse de ses bénéfices plus prononcée qu'escompté. Microsoft, qui comptait jusqu'à présent 91 000 employés, avait pris l'habitude d'accroître ses effectifs de 15% par an ces dernières années. Cette annonce coïncide avec celle d'un déclin de 11% du bénéfice net du groupe pour les trois mois d'activité allant d'octobre à décembre, à 4,17 milliards de dollars. Par ailleurs, on estime, selon une étude publiée jeudi dernier, que le coût de la crise financière pour les banques de la planète pourrait s'élever à 3 600 milliards de dollars, en cumulant pertes et dépréciations d'actifs. Pour M. Roubini, le réalisateur de cette étude, les pertes seraient bien supérieures à ce que les banques ont jusqu'à présent reconnu (1 000 milliards de dollars). Il ne cache nullement que le système bancaire américain est «à la limite de l'insolvabilité». Les places financières mondiales sont également dans la tourmente. Elles ont perdu du terrain jeudi dernier sous le poids de mauvaises nouvelles pour la conjoncture de plusieurs grands pays et d'inquiétants résultats d'entreprises. La Bourse de New York a perdu 1,28%, Paris 1,24%, Francfort 0,98% et Londres 0,19%. «Toutes les informations économiques étaient terribles ce matin, le coup final étant les résultats anticipés de Microsoft», a résumé un analyste de Wall Street. Les Bourses asiatiques, restées sous l'effet du rebond de Wall Street la veille, ont, en revanche, gagné du terrain : Tokyo a clôturé en hausse de 1,90%, Shanghai de 1% et Hong Kong de 0,59%. Les prévisions économiques mondiales, particulièrement en Asie, n'étaient pourtant guère fameuses. Selon le FMI, la première économie européenne, à savoir l'Allemagne, va souffrir «de la forte baisse du commerce mondial et de la faiblesse persistante de la demande intérieure». Le Japon, deuxième économie planétaire, va voir son produit intérieur brut (PIB) se contracter de 1,8% pour l'exercice 2008-09 et de 2,0% en 2009-2010, selon les dernières prévisions revues drastiquement à la baisse par la Banque du Japon. Son voisin chinois a vu sa croissance ralentir fortement, à 9% sur l'ensemble de 2008 après 13% l'année précédente, soit le chiffre le plus faible en six ans. En Corée du Sud, quatrième économie d'Asie, la banque centrale table désormais sur une croissance de 2% seulement en 2009.