C'est aujourd'hui que s'ouvre officiellement le Forum économique mondial (FEM) de Davos, et les analystes prédisent déjà que l'édition 2008 de l'événement sera marquée au fer de l'incertitude qui gagne les marchés financiers de la planète. En effet, quelque 2500 hauts responsables mondiaux sont attendus dans la station de montagne suisse pour leur rendez-vous annuel, alors que l'économie mondiale est menacée de son plus fort ralentissement depuis 2001, rapportent les agences de presse. « Le gratin de la politique et de l'économie mondiales » va devoir se pencher, durant cette rencontre, sur les conséquences de la crise financière américaine. Le forum a prévu de nombreux débats sur le thème du risque en affaires et sur les conséquences d'un ralentissement économique. Cependant, la chute des Bourses devrait rendre encore plus pressantes ces questions pour les centaines de participants à cette rencontre. Selon les économistes, « la chute des indices boursiers européens depuis le mois d'octobre 2007 est la deuxième et plus rapide depuis près d'une quarantaine d'années, même si elle est loin d'être la plus ample ». « Avec la chute de 7% sur les marchés européens lundi dernier, l'Europe a désormais enregistré une baisse de 18% depuis un pic en octobre. C'est la sixième baisse la plus grave depuis 1969 », note la banque américaine Lehman Brothers. Toutefois, le fondateur et animateur du forum de Davos, le professeur d'économie, Klaus Schwab, « souhaite que l'on évite cette année de tomber dans un pessimisme excessif ». Selon lui, « avec une économie mondiale qui ralentirait à 3,5% au lieu de 5% en 2007, le monde n'est pas en récession », souligne-t-il. C'est la raison pour laquelle « les thèmes des réunions de Davos reflètent l'espoir de voir les pays émergents prendre le rôle de locomotive mondiale ». Le sort des pays émergents, la Chine en tête, s'annonce comme un thème fort. Puissant moteur de la croissance mondiale durant ces dernières années, « ces pays émergents devraient continuer sur leur lancée et empêcher la planète de tomber en récession », soulignent certains analystes. Le forum compte sur la présence d'une dizaine de dirigeants de « fonds souverains », ces entités publiques souvent originaires d'Asie ou du Moyen-Orient qui ont volé au secours, ces derniers mois, de grandes banques comme Citigroup, UBS, Morgan Stanley et Merrill Lynch, mais font l'objet de critiques pour leur opacité. Les 2500 participants au forum représentent 88 pays. 27 chefs d'Etat et quelque 115 ministres prendront part à cet événement.