Le Front Polisario a appelé mardi le Parlement européen (PE) à intervenir «d'urgence» pour mettre un terme à la «répression marocaine» dans les territoires occupés du Sahara occidental, rapporte l'agence de presse sahraouie SPS, citée par l'APS. «Nous réitérons notre demande pressante et solennelle à l'UE pour qu'elle intervienne en toute urgence afin de venir en assistance à une population en danger. Pour que soit mis un terme à la politique de répression marocaine au Sahara occidental», écrit le ministre sahraoui délégué pour l'Europe, M.Mohamed Sidati, dans une lettre adressée au Parlement européen. «C'est un appel que nous lançons à l'UE pour amener le gouvernement marocain à libérer rapidement et sans conditions les 82 prisonniers politiques sahraouis détenus injustement», souligne M. Sidati. Dénonçant la «grave» situation des droits de l'Homme au Sahara occidental, le diplomate sahraoui a relevé que le Maroc «poursuivait sans répit et dans l'impunité, sa répression contre les populations civiles sahraouies sans défense». Il a précisé que «certains des 82 détenus politiques sahraouis répartis dans différentes prisons du Maroc et dans le Sahara occidental occupé, purgent des peines de 3 à 15 ans, au terme de procès souvent iniques et expéditifs, alors que d'autres attendent d'être jugés depuis des mois, voir plus d'un an comme c'est le cas de 23 prisonniers politiques de Gdeim Izik, ou celui de 18 Sahraouis internés à la Carcel Negra (Prison Noire), près d'El Ayoun». Toujours sur le plan de la répression marocaine, l'agence sahraouie rapportait mardi que les forces de sécurité marocaines «mènent une campagne de répression sans merci dans les territoires occupés de Boujedour, caractérisée par une série d'arrestations de citoyens sahraouis en vue de les terroriser» et exercer des pressions sur eux pour les amener à renoncer à leur lutte pacifique pour leur droit à l'autodétermination. Citant le ministère des Territoires occupés et de la Communauté établie à l'étranger, la même source précise qu'un renfort, d'environ 150 éléments, d'agents de sécurité a été dépêché pour resserrer son étau sur la ville. En dépit de cette recrudescence de la répression sur les populations sahraouies, la détermination de celles-ci à arracher leur droit à la souveraineté n'a pas faibli, précise l'agence de presse. R. I.