Photo : Riad Par Algérie presse service La ville de Blida est devenue le théâtre d'une rivalité d'un nouveau genre entre les résidents des nouvelles cités et lotissements qui semblent s'être donnés le mot pour gérer et entretenir leurs cités et bâtiments, en se lançant dans une compétition insolite dont l'enjeu n'est autre que d'avoir le quartier le mieux entretenu et le plus fleuri de la ville. Le visiteur de la ville des roses peut aisément constater cet effort, renvoyé notamment par ces belles cités où règnent l'ordre et l'harmonie, interdites aux intrus par de belles clôtures et où l'on accède par un grand portail, gardé nuit et jour. Les résidents des quartiers les plus nantis ont même installé des barrières de protection électriques télécommandées à partir de la loge du gardien. Une fois à l'intérieur de ces «cités modèles», le visiteur ne peut que s'émerveiller devant la beauté et l'agencement des espaces fleuris et de verdure entourant les bâtiments, délimitant des aires de jeux et un parking admirablement entretenu.L'idée de ces cités modèles a été lancée, pour la première fois, au niveau de la cité des 110 logements socio-participatifs d'Ouled Yaïche, inaugurée en septembre 2005. A cette date, les résidents de cette cité ont eu l'idée de réunir de l'argent pour aménager leur quartier en procédant notamment à la construction d'une clôture autour de cette cité. Ils veillèrent, toutefois, à réaliser une fort belle clôture, rehaussée par de jolis motifs apposés le long du mur. La clôture s'ouvre par un grand portail où sera aménagée la loge des gardiens. Un jardinier et des femmes de ménage ont, également, été recrutés par les résidents de la cité. Ces travailleurs sont payés par les habitants du quartier, dont les cotisations mensuelles sont, également, destinées à l'acquisition de tous les équipements nécessaires à l'entretien de la cité.Un comité de cité se réunit régulièrement pour gérer les cotisations et débattre des problèmes du quartier et faire des propositions.Au fil des années, cette expérience sera élargie à plusieurs autres cités de Blida, à l'instar de celles de la CNEP, au centre ville de Blida, à la porte d'Alger, et des 109, 119, 132 et 72 logements, situées respectivement à Diar El Bahri et Beni Mered.Les efforts consentis par ces citoyens pour la préservation et l'embellissement de leur milieu sont d'autant plus «perceptibles» et «enviables» que certaines cités, considérées comme des milieux pullulant de petits délinquants, sont devenues des «havres de paix». Ces efforts seraient plus complets s'ils sont suivis par ceux des pouvoirs publics pour l'entretien et le bitumage des routes, la création d'espaces verts, la réalisation et la maintenance de l'éclairage public et leur dotation en moyens de transport, notamment, estiment de nombreux résidents. Un habitant de la cité des 72 logements, qui indiquera que les moyens des résidents sont limités et qu'ils ne pourraient aucunement se substituer à l'administration, a déploré «l'absence de moyens de transport dans son quartier qui se trouve ainsi dans un isolement total», a-t-il fait observer en signalant également «l'absence de CEM et lycées mitoyens à ce quartier qui n'est pas encore raccordé aux réseaux de téléphonie fixe et de l'Internet». «notre parking suffit à peine aux véhicules des résidents de la cité, et nous n'avons toujours pas réussi à créer un espace pour nos enfants, malgré toute notre bonne volonté», a renchéri son voisin qui qualifie son quartier de «cité dortoir par excellence».Une résidente de la cité des 109 logements a, elle, estimé qu'en «l'absence d'un suivi de la part des autorités publiques, ces cités finissent par se dégrader avec le temps, car les citoyens baissent les bras en constatant le désintérêt des autorités».