Les automobilistes sont rackettés quotidiennement par des pseudo-gardiens de parkings dans l'impunité la plus totale. Les parkings sauvages pullulent anarchiquement dans la ville de Tizi Ouzou. Les automobilistes trouvent de plus en plus de mal à débusquer une place pour garer leur véhicule. Le parc automobile dans la wilaya de Tizi Ouzou est estimé à environ 250 000 voitures en 2007, selon des chiffres officiels. 80 000 véhicules transitent quotidiennement par le chef-lieu de wilaya. L'absence de parkings publics et l'exiguïté de la ville rendent le stationnement extrêmement difficile. Les parkings privés existants ne sont pas aménagés et ne répondent à aucune norme d'usage. Les premiers, à être pénalisés, sont les petits commerçants et bien entendu les usagers des stationnements autorisés. « Ils font fuir les clients. Pour prendre un café de 15 DA, un automobiliste doit payer 30 DA de plus pour le parking. Ce n'est pas normal, ça va s'arrêter quand ! On se remet parfois même à leur autorité pour décharger notre marchandise », déclare un commerçant. Ce qu'on constate au centre-ville et au boulevard Amyoud, à titre d'exemple, ce sont des parcelles de terrains érigées en parkings. Elles sont clôturées à l'aide de feuilles de tôle et un tissage de roseaux. Pratiquement tous les trottoirs et les espaces de stationnement autorisés sont squattés par des jeunes résidents des cités, au vu et su des autorités. Aucun empan n'est épargné. Artères, trottoirs, le moindre espace est transformé en parking. Là où les automobilistes « mettent les roues », un jeune chômeur fait son apparition, sacoche au tour de la taille et souvent sans tickets : « Parking, SVP ! ». D'autres viennent d'un air « persuasif, voire agressif, mais on n'a pas le choix. Il vaut mieux payer que de se voir voler le lecteur CD, casser une vitre, ou, pire encore, s'exposer à l'agression », martèle un conducteur. Les tarifs varient rarement. Des écriteaux accrochés sur les murs et les entrées des « parkings » annoncent les tarifs. « J'ai dû faire plusieurs fois le tour de la cour de justice pour trouver une place de parking. J'ai payé 50 DA pour le temps de récupérer un casier judiciaire, soit moins de 10 minutes », dit Mokrane, un fonctionnaire. 600 DA le mois et entre 30 à 50 DA la journée ou simplement le temps de prendre un café. On les distingue grâce aux petites baraques faisant office de loge de gardiennage qui abritent un gardien et un étalage de cigarettes. Par ailleurs, la traque des policiers aux mals stationnés se fait non sans altercation entre agents de police et conducteurs. Il devient de ce fait difficile de monter un sabot à un conducteur quand les conditions ne sont pas réunies. Par ailleurs, un projet et des mesures sont annoncés à grandes pompes par l'APC de Tizi Ouzou. La première consiste à ne plus délivrer des autorisations pour l'installation de parkings. L'assemblée prévoit également la construction de deux parkings à étages. Le premier sera construit au niveau de l'ancien marché situé sur le boulevard Stiti, avec une capacité de 800 places. L'autre supportera plus de 600 véhicules et il sera érigé sur le site de l'actuel marché, qui fait face au portail principal du stade 1er Novembre. Selon un élu de l'APC, l'actuel marché sera transféré au souk de l'Azib Ahmed. Toutefois, ces projets ont été inscrits depuis des années, et depuis, ils n'ont pas vu le jour.