Photo : Sahel Par Hasna Yacoub En marge des travaux du 11e congrès de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM), M. Dahou Ould Kablia a déclaré que la célébration du cinquantenaire de l'Indépendance en Algérie durera toute une année, «nous allons débuter les festivités le 5 juillet 2012 pour les terminer, une année après, le 5 juillet 2013. Nous enregistrons un petit retard dans notre préparation. Les Français ont choisi de partir en avance parce qu'ils ont une élection présidentielle à faire». Questionné sur les dernières déclarations du président français Nicolas Sarkozy qui a accusé le FLN d'avoir commis, autant que l'armée française, des crimes, le ministre dira «les moudjahidine n'ont pas commis de crimes et il ne peut y avoir aucune comparaison entre une armée avec de grands moyens ultramodernes et des moudjahidine. La violence a été le propre du colonisateur et les algériens n'ont fait que riposter et ils étaient dans leur droit. Leur lutte était légitime». De son côté, M. Abadou, le secrétaire général de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM) a estimé, en réponse à une question sur les raisons du vide sidéral enregistré sur le plan national en ce qui concerne les festivités du cinquantenaire de l'Indépendance, au moment où l'histoire de la guerre d'Algérie est falsifiée outre-mer, qu'«il n'y a pas de comparaison à faire. Nous allons fêter notre victoire, libre à la France de fêter sa défaite. Quand à l'histoire falsifiée, cela ne nous étonne guère d'un ex-colonisateur. Nous sommes juste dans le regret de constater que la France d'aujourd'hui continue d'avoir la pensée de la France coloniale». Le moudjahid Saleh Goudjil, membre de l'ONM, a estimé de son côté que «la France doit demander pardon à l'Algérie non seulement pour la période 1954-1962 mais depuis sa colonisation du pays, en 1830». Questionné sur le projet de loi proposé par l'ONM qui visait à criminaliser le colonialisme et à exiger le pardon, un projet qui n'a jamais été enregistré au niveau de l'Assemblée, M. Goudjil affirme «le projet n'a pas été délaissé et reste d'actualité. Nous allons le proposer à nouveau à la prochaine Assemblée nationale. Le moment venu, nous allons faire pression pour qu'il soit pris en compte». Youcef Khatib, le chef de la wilaya 4 pendant la guerre de Libération a, en réponse aux déclarations de Nicolas Sarkozy sur les harka, déclaré que «la France est en pleine campagne électorale et le président Sarkozy voit dans les Harka et leurs enfants des voix à gagner. Pour nous, la France doit se repentir. Mais je considère que le plus important n'est pas de faire passer une loi pour criminaliser le colonialisme mais de faire connaître l'Histoire». Khatib estime que l'Algérie a des moyens amplement suffisants lui permettant de répondre à la campagne menée par l'ex- colonisateur «en écrivant l'Histoire et en la faisant connaître à nos enfants. Il faut créer une commission nationale qui prendra en charge l'écriture critique de notre Histoire». Enfin, en réponse aux Français qui s'estiment victimes innocentes des «atrocités» du FLN, Khatib dit sans détour que «pour une cause juste, tous les moyens sont bons. Notre peuple a choisi la lutte armée. Une lutte qui devait réussir à n'importe quel prix. Et nous avons payé ce prix».