Le Collectif des familles de disparu(e)s en Algérie (CFDA) et SOS Disparus se disent « satisfaits » de l'ouverture du procès de deux anciens militaires, accusés d'être derrière certaines disparitions forcées commises durant les années 1990. Le procès se déroulera, aujourd'hui, à Relizane en présence des membres de ces deux organisations ainsi que des familles de disparus. « Ce procès, sans précédent en Algérie, requiert l'attention de tous afin que celui-ci se déroule en toute impartialité et tranquillité », est-il souligné dans un communiqué rendu public hier par les deux organisations susmentionnées. Elles sont convaincues que « des milices locales, armées par l'Etat et appelées patriotes ou groupes d'autodéfense, ont commis de très graves violations des droits de l'homme : exécutions extrajudiciaires, torture et disparitions ». Elles se demandent, cependant, pourquoi les auteurs de ces disparitions demeurent impunis. Parmi les victimes de cette « impunité », il y a Menouar Miloud Ameur, né en 1948 et père de cinq enfants, comme indiqué dans le communiqué. « Cet homme a été arrêté par les membres de la milice locale le 2 novembre 1995. Les faits ont été confirmés par sa famille qui a assisté à l'arrestation », est-il encore noté. Abdallah Brahimi, né en 1946 également père de deux enfants, a été, lui aussi, arrêté le 13 mai 1995. Ayant reconnu ceux qui ont enlevé Miloud Ameur et M. Brahimi, les familles des deux victimes ont porté plainte à la cour de Relizane, en vain. En 2005, comme l'attestent les deux organisations des familles de disparus, il y a eu dépôt d'une nouvelle plainte qui a abouti à ce procès. Les mis en cause sont, en effet, Ahmed Draou et Mohamed Fergane, deux éléments des services de sécurité de la région. Le CFDA et SOS Disparus ont affirmé que Mohamed Fergane était le maire de Relizane. Elles ont appelé, par ailleurs, à ce que ce procès soit conduit « en total accord avec les normes juridiques internationales ». Car elles trouvent que c'est « un pas crucial et sans précédent pour les familles de disparus dans leur quête de vérité et de justice et de lutte contre l'impunité ».