Les services de la Direction de la réglementation et des affaires générales (Drag) de la wilaya de Tizi Ouzou ont réceptionné pas moins de trente-deux listes de candidats pour les élections législatives du 10 mai prochain, dont deux de candidats indépendants. En attendant l'examen par les services de la wilaya, jusqu'au 5 avril prochain, c'est la population de la wilaya qui risque d'être choquée par le nombre de partis (30) qui ont présenté chacun une liste pour cette compétition électorale. Mais aussi par la multitude de sigles qui se ressemblent (FLN, FNL, FNA, FAN…) qui se présenteront à elle, au même titre que des sigles étranges et incongrus. Un risque aussi de provoquer un sentiment de rejet, non seulement vis-à-vis de ces listes et des candidats, mais aussi et surtout à l'égard du scrutin lui-même. Sur les 32 listes déposées à la Drag de Tizi Ouzou, 5 sont conduites par des femmes ; celle du Parti des travailleurs, Mme Boudaren, et celle des redresseurs du FLN, présents comme indépendants, et conduite par Mme Kaboub.Le FFS, le seul parti qui a mis en place une procédure de candidature avec possibilité de recours pour les recalés et autres mécontents, a déposé sa liste conduite par Dr Halet, un ancien candidat-élu lors des élections législatives de 1991, avec l'ex-premier secrétaire national, Karim Tabbou, en deuxième position. A l'issue de l'examen des recours déposés par les militants du parti et certains prétendants à la candidature, deux candidates ont été retirées de la première liste et remplacées par d'autres. Une avocate de Draâ Ben Khedda que les militants ont vivement contestée, pour n'avoir jamais milité au sein de leur parti, a été remplacée par une autre avocate de la même localité. Une autre candidate de Draâ El Mizan subira le même sort parce qu'elle porte le même nom que le premier secrétaire fédéral, même si elle n'a aucun lien familial avec lui. Elle sera remplacée par l'actuelle présidente de l'APC de cette région du sud de la wilaya.Pour ce qui est du FLN, la liste sera conduite par l'actuel mouhafadh et député, Saïd Lakhdari. Ce qui a provoqué quelques mécontentements parmi les candidats recalés ou mal classés qui n'ont cependant pas souhaité ébruiter leur grogne, à l'exception d'un membre du bureau de la mouhafadha qui a décidé le gel de ses activités au sein de son parti «jusqu'au départ de Abdelaziz Belkhadem de la tête du parti». Comme le FLN, le RND a aussi reconduit son député et président du bureau de wilaya, Tayeb Mokadem, comme tête de liste de son parti, alors que le MPA (ex-UDR) de Amara Benyounès a jeté son dévolu sur un transfuge du FFS, en l'occurrence Mohand Cherif Aït Ahmed, pensant peut-être que son nom va lui apporter des voix, notamment parmi les ex-militants du parti présidé par Hocine Aït Ahmed. Le choix par le FFS de Rachid Halet comme tête de liste risque d'anéantir ses espoirs. En attendant donc la publication des listes définitives des candidats, il s'agira d'aller convaincre la population de se présenter le 10 mai prochain dans les centres de vote. Mais cela est une autre paire de manches, et ce n'est pas avec des dizaines de sigles bizarres que l'on va réussir. A moins que…