Le 14ème Forum africain de la réassurance s'est ouvert hier à Tunis sur fond de crise financière internationale avec comme ordre du jour la promotion du secteur de l'assurance sur le continent noir. Ce dossier focalise, en effet, les travaux de cette rencontre à la lumière des multiples bouleversements que connaît le monde. Car, en plus de la crise financière, le secteur des assurances est confronté actuellement aux différents changements climatiques et naturels menaçant le monde. Ainsi, cette rencontre à laquelle sont notamment représentés des assureurs et réassureurs d'une trentaine de pays africains, dont l'Algérie, et des filiales de sociétés étrangères, constitue un cadre d'échange d'expertises, d'opportunités d'affaires et de coopération sur des segments jugés d'une grande importance pour l'Afrique. Ce sont en fait des segments liés à la couverture des risques agricoles, des calamités naturelles, des aléas climatiques, et il s'agit de débattre de la tendance mondiale de la réassurance, selon les organisateurs cités par l'APS qui ont retenu comme thème pour ce forum la couverture des risques agricoles et des catastrophes naturelles, au regard de leur incidence sur le continent, déjà affecté par la pauvreté, la sécheresse, la désertification, les inondations et des risques encourus avec les changements climatiques. D'ailleurs, selon le secrétaire général de l'Organisation africaine des assurances, M. Abdelkrim Djaafri, une grande partie de la population africaine est exposée à des difficultés liées à la famine, à la rareté de l'eau ainsi qu'à d'autres pesanteurs. Cette situation entraîne des exodes de population à la recherche de pôles d'activité sensibles à leur détresse et élève par la même occasion le coefficient de vulnérabilité de l'Afrique. Devant cet état de fait, l'OAA envisage la création d'un pool de réassureurs en matière de risques agricoles et de catastrophes naturelles pour protéger l'agriculture en Afrique. Ce qui constituera un instrument œuvrant à favoriser la souscription dans ce segment d'assurance, à renforcer les primes d'assurances de ce type de risques et à inciter à la commercialisation des produits couvrant les catastrophes naturelles. A titre indicatif, le secteur des assurances ne représente que 1,3% de part du marché africain, alors que cette part de marché est de l'ordre de 32% pour l'Amérique, de 22% pour l'Asie et de près de 45% pour l'Europe, selon les estimations des organisateurs. Aussi, l'assurance ne contribue qu'à hauteur de 4,8% du PIB en Afrique, contre 8,6% en Europe et 6,6% en Asie. R. E.