Synthèse de Badiaa Amarni «Ébaucher une attitude africaine concertée et des approches de solutions à la crise ainsi que des propositions dans le cadre d'une remise à plat du système financier international.» Tel est, entre autres, l'objectif assigné à la rencontre des ministres africains des Finances et des gouverneurs des banques centrales des pays africains, dont les travaux se sont déroulés, hier, à Tunis, en présence du ministre algérien des Finances, M. Karim Djoudi. Ce rendez-vous, qui a réuni autour d'une même table une trentaine de ministres, est à l'initiative de la Banque africaine de développement (BAD), de l'Union africaine (UA) et de la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique (UNECA). Cette réunion de haut niveau débattra ainsi de la crise financière internationale et de son impact sur les économies africaines. Les discussions des ministres porteront sur l'ampleur de la crise actuelle et ses retombées sur l'aide publique au développement (APD), sur le recul des prix des matières premières et sur les investissements directs étrangers (IDE).La BAD, et selon les informations répercutées par l'APS, estime que «les plans de sauvetage mis en place dans les pays développés peuvent entraîner des pressions budgétaires, et par là même une réduction de l'aide publique au développement». Même si la BAD dit afficher des inquiétudes quant à cette situation, il n'en demeure pas moins que ses estimations sont plutôt optimistes puisqu'elle souligne que «l'Afrique est épargnée, pour le moment, par les premiers effets de la crise». Cela étant, «le ralentissement de l'activité économique des pays riches entraînera des licenciements, un durcissement de la politique de migration et, par voie de conséquence, la réduction drastique des transferts de fonds des travailleurs émigrés», a estimé M. Donald Kaberuka, président du groupe de la BAD. Cette dernière souligne qu'en plus de tous les risques de récession, une remise en cause de la croissance économique observée ces dernières années sur le continent noir est envisageable.Une déclaration finale sanctionnera les travaux de cette réunion, à l'issue de laquelle se déroulera la 3ème Conférence économique africaine (CEA) ayant pour thème «mondialisation, institutions et développement économique de l'Afrique». Les thèmes qui seront traités au cours de cette rencontre, qui se poursuivra jusqu'à demain, ont trait au commerce et à l'intégration régionale, aux migrations et aux transferts de fonds, au changement climatique, au développement des marchés boursiers en Afrique, au climat d'investissement, à l'aide et à l'efficacité du développement ainsi qu'à l'agriculture et à la sécurité alimentaire.