La 35e conférence de l'Organisation des assurances africaines (OAA) a ouvert ses travaux hier au Palais des nations, en présence du chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, et de plusieurs membres du gouvernement dont le ministre des Finances, Karim Djoudi, et le ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, Chérif Rahmani. Cette conférence de trois jours, à laquelle prennent part quelque 400 participants représentant des compagnies africaines d'assurance et de réassurance, est placée sous le thème “Risques environnementaux et l'apport de la prévention et de l'assurance”. Lors de son allocution le ministre des Finances, Karim Djoudi, a affirmé que le secteur des assurances était plus que jamais interpellé pour contribuer dans la démarche de prise en charge des risques environnementaux au même titre que d'autres secteurs économiques. Dans son allocution lors de la 35e conférence de l'Organisation des assurances africaines (OAA), le ministre a tenu à affirmer que l'Algérie était “consciente des enjeux et des défis liés à la préservation de l'environnement et à sa réhabilitation”, en rappelant les nombreuses actions entreprises par le pays “pour favoriser une meilleure protection de l'environnement”. Réaffirmant l'importance du choix de la thématique retenue pour cette conférence, la deuxième qui se tient en Algérie après celle de 1991, Le grand argentier du pays a considéré qu'elle était “d'une brûlante actualité pour la sécurité de la planète, raison de l'extraordinaire complexité des risques à prévenir et à couvrir” faisant référence aux accords de Kyoto et de Bali. Le ministre a, insisté pour souligner qu'il attendait des travaux de cette conférence et de l'industrie des assurances l'émergence d'un consensus autour de dispositifs et d'instruments pour “développer la prévention afin de réduire la sphère de la probabilité, et renforcer la couverture afin d'élever le niveau de sécurité et de réparation”. M. Djoudi s'est félicité de constater que cette préoccupation est déjà prise en charge et figure en bonne place dans le programme du Nepad. A propos de la question des répercussions financières que peut engendrer la survenance de ces risques, M. Djoudi a noté qu'elles pouvaient être regroupées en deux volets essentiels. Il s'agit, selon lui, des dépenses au titre des indemnisations des dommages et celles au titre des investissements pour mener à bien les restructurations économiques et industrielles désormais indispensables. Concernant la prise en charge des risques environnementaux par l'industrie des assurances dans ses aspects de prévention et de couverture, le ministre a estimé qu'elle reposait sur l'initiative, notamment dans les propositions de mise en place de dispositifs de prévention et d'innovation pour offrir des modes de couverture efficaces aux bouleversements induits par des risques environnementaux. Cette prise en charge doit être axée également, a-t-il ajouté, sur la responsabilité, dans le respect des engagements, avec pour finalité la réparation des dommages provoqués par ces méga-risques. A noter qu'à travers une quinzaine de communications prévues, les spécialistes africains et étrangers de l'assurance et de la réassurance présents à cette rencontre débattront des questions relatives notamment à la protection de l'environnement et à “l'assurabilité” des risques environnementaux. Ces communications seront réparties en quatre sessions portant sur “les risques environnementaux”, “modélisation des risques environnementaux”, “prévention et allègement de la détérioration de l'environnement” et “solutions de l'assurance pour les risques environnementaux”. Sur les 53 pays du continent africain, plus d'une trentaine sont classés comme des pays les moins avancés du monde, selon les données de l'UAR. Des propositions et recommandations relatives à l'assurance et la réassurance contre les risques environnementaux et à la protection de l'environnement devraient être formulées par les participants à la conférence, a précisé M. Latrous. D'après des statistiques récentes, le marché africain des assurances progresse annuellement de 10%. Cette croissance est soutenue par les performances du marché maghrébin et celui de l'Afrique du Sud. Le chiffre d'affaires du secteur des assurances en Afrique s'établissait à cinq milliards de dollars en 2006 représentant 1,5% du chiffre d'affaires mondial, selon M. Latrous.