Des clubs de quartier comme Hai El Djabel (La Montagne) ont aussi la capacité de drainer des foules du fait de leur appartenance à des quartiers populaires. HLM, justement – les habitants de cette cité populaire à Bachedjarrah – suscite un engouement populaire parce que composé d'enfants issus des quartiers avoisinants. Ce qui fait que le club est suivi par ces supporters partout où il se produit et même à l'extérieur comme ça aurait été le cas où le club devait effectuer un déplacement dans le cadre du championnat. Cependant, certains clubs de régions et de quartier ont toujours derrière eux de nombreux supporters qui les suivent partout dans le pays ou ont des fans dans les différentes villes du pays. Comme CR Bordj El Kiffan, le CRB Dar El Beïda ou le WA Rouiba qui font le plein à chaque fois qu'ils évoluent à domicile. Mais aussi à l'extérieur où leurs anciens habitants de quartier se mobilisent pour les soutenir. Ces clubs qui évoluent à domicile dans un stade municipal enregistrent en moyenne 3 000 à 4 000 entrées par match. Et ces chiffres vont connaître une hausse d'ici quelques années avec la construction de nouvelles infrastructures. Les raisons de cet engouement pour l'équipe du quartier sont multiples, mais la qualité des rencontres de notre championnat y est pour beaucoup. Le championnat national professionnel de football en est à sa troisième année. Cette compétition est disputée par les 16 clubs de la capitale et des régions, différents de par leur histoire, leur palmarès mais aussi et surtout de par le public qui est derrière eux. Ainsi, si certains clubs drainent des foules, d'autres ne peuvent même pas remplir la seule tribune d'un seul stade. Ce qui tient à la nature diverse et variée des entités qui composent la Ligue 1 et la Ligue 2. Des clubs traditionnels, ou encore des clubs issus de villages ou même de quartiers. Ainsi, certains, ont, de par leur statut, du mal à se trouver des supporters. Le Mouloudia ou la JSK, même avec leurs performances des dernières années, ne parviennent toujours pas à avoir la cote auprès du public. Le MCO et le MOC n'échappent pas à cette «loi». Le WA Boufarik qui devait avoir une base très forte du fait de sa cohabitation avec les autres quartiers mitoyens, a également beaucoup de mal à intéresser son «vivier naturel». Ce club du centre de la Mitidja contraste avec son pendant du basket qui mobilise bien plus que le football. Pour certains, c'est peut-être parce que le football ne fait pas de résultats pour preuve, la place qu'occupe le WAB de la Ligue régionale. A côté de ces clubs qui peinent à mobiliser des supporters (qui n'existent d'ailleurs pas), il y a les clubs dits traditionnels à la reconquête de leur popularité perdue. Ces clubs les plus anciens du paysage footballistique ont perdu presque leur base affective. A l'époque, chaque individu s'identifiait à un club du quartier ou de la ville, et le public était toujours présent. Ainsi, la ville de Sétif, d'Oran, de Constantine ou de Tizi Ouzou se vidait à chaque sortie de l'équipe fanion. Et, lors des matches phares, le stade était plein comme un œuf. Mais depuis des années, ces clubs ont perdu de leur lustre d'antan. Des clubs, aujourd'hui lanterne rouge, d'autres dominaient sans partage le championnat national et participaient régulièrement à la compétition internationale et avaient ainsi gagné la sympathie de beaucoup de supporters et pouvaient se vanter d'être le club le plus populaire d'Algérie. Ces clubs traditionnels ont tendance à entrer dans le bloc des clubs qui ne mobilisent que lors des grands matches comme les finales de championnat, de coupe ou des rencontres de coupe d'Afrique (et encore !). «Cette situation de désaffection du public est la conséquence des mauvais résultats de ces clubs qui ne gagnent plus depuis quelque temps. C'est pour dire que les résultats sont un facteur déterminant pour attirer un grand public. C'est surtout la qualité du spectacle qui est à l'origine de cette désaffection du public. Certains amateurs de foot préfèrent rester chez eux et regarder les matches de championnats européens plutôt que d'aller suivre un match de championnat au stade. C. C.