Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali
L'essentiel du programme de la direction de la pêche et des ressources halieutiques d'Oran pour l'année en cours pourrait se résumer en la réalisation de quatre marchés de gros avec l'objectif annoncé de mettre un terme au monopole exercé par la Pêcherie (seule halle à marée de gros qui se trouverait entre des mains maffieuses) et parvenir à réguler un marché de poissons. Lequel marché en est arrivé à proposer la sardine à 600 DA le kilogramme, très souvent vendue dans des conditions d'hygiène qui ne répondent à aucun critère sans que les autorités compétentes réagissent. Une situation qui est d'autant plus incompréhensible que le directeur de wilaya de la pêche et des ressources halieutiques en a fait état il y a quelques jours, les deux tiers du volume global des exportations nationales en produits halieutiques de 2011 – pour un montant de trois millions d'euros – ont été produits par la wilaya d'Oran. Les projets des futurs poissonneries dont on annonce qu'elles seront installées à Arzew, Kristel, Bousfer et Cap Blanc, et comprendront notamment des espaces de commercialisation des produits halieutiques et des ateliers de fabrication de glace pour la congélation et la conservation du poisson, s'ajoutent aux projets de réalisation de trois plages d'échouage à Cap Carbon, Mers El-Hadjadj et Aïn El-Turck, inscrits dans le programme quinquennal 2010-2014, dont il est attendu qu'ils contribuent à la redynamisation de la pêche artisanale qui, les spécialistes en conviennent, permet la création de plus d'emplois, garantit de meilleurs salaires pour les pêcheurs et assure le respect de l'environnement et des ressources halieutiques. Sur le plan financier, les quatre poissonneries devraient coûter la bagatelle de 28 milliards de centimes, celles des communes d'Arzew et Kristel devant valoir 10 milliards chacune. Par ailleurs, aux fins d'établir avec un maximum de précision le potentiel de poissons disponibles, la direction de la pêche et des ressources halieutiques devrait s'atteler au recensement des mouvements des bateaux de pêche et à l'évaluation du volume de la production à travers une dizaine de sites de pêche traditionnelle. Ces projets interviennent dans un contexte marqué notamment par une incroyable hausse des prix des produits halieutiques, la disparition progressive des petits métiers au bénéficie de la pêche industrielle et une anarchie dans le secteur que les professionnels de la pêche – qui s'apprêtent, d'ailleurs, à tenir les élections des membres du bureau de la chambre – dénoncent régulièrement.