Les élections législatives partielles tenues dimanche en Birmanie ont été «libres et justes», en dépit des «plaintes d'irrégularités et d'intimidation», a indiqué l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean). Dans une déclaration, la présidence cambodgienne de l'Asean a jugé que ces élections partielles «ont été conduites de manière libre, juste et transparente avec la participation de 17 partis politiques, y compris la Ligue nationale pour la démocratie (LND)», de l'opposante Aung San Suu Kyi. La présidence de l'Asean a ajouté que «malgré des plaintes d'irrégularités et d'intimidation, cette délégation n'a observé aucun incident qui aurait pu affecter le processus ou les résultats». Ces élections partielles portent sur 45 des 664 sièges du Parlement, mais dans une assemblée très largement dominée par le parti au pouvoir et où 25 % des sièges sont réservés à l'armée. L'opposante Aung San Suu Kyi a remporté un siège de députée pour la première fois de sa carrière au cours d'élections partielles, a affirmé son Parti, la LND, dimanche, tablant sur des victoires dans tout le pays. La junte militaire birmane a transmis l'an dernier le pouvoir à un nouveau gouvernement, constitué d'anciens militaires réformateurs. Au terme d'un processus de transition non violent, cette nouvelle équipe a proposé à Suu Kyi d'intégrer l'échiquier politique officiel. L'Union européenne prévoit, dans ce sillage, la révision, à la fin du mois d'avril, de son régime de sanctions en place contre la Birmanie avec la possibilité d'un «signal positif» adressé aux autorités birmanes après les élections partielles «historiques», a indiqué hier une de ses porte-parole. «Le régime actuel de sanctions européennes en place arrive à échéance à la fin avril et doit de toute façon être revu. Et il y a une forte attente que l'UE envoie un signal positif. Nous avons déjà partiellement levé nos sanctions contre la Birmanie», a indiqué Maja Kocijancic, porte-parole de la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton. En début d'année, l'Union européenne a levé l'interdiction de visa qui était imposée à 87 personnalités birmanes, dont le dirigeant Thein Sein, pour saluer les réformes engagées ces derniers mois dans ce pays longtemps soumis à une junte militaire. Les ministres européens des Affaires étrangères se retrouveront le 23 avril à Luxembourg et «la révision des sanctions à l'encontre de la Birmanie sera l'un des points principaux à l'agenda» de cette réunion. Dimanche, une des responsables de l'UE invités à observer le scrutin avait jugé que les élections partielles avaient montré des signes «très encourageants». Les premières sanctions à l'encontre de la Birmanie ont été prises à la fin des années 1990 et comprennent notamment un embargo sur les armes, des mesures dans le secteur des pierres précieuses et le gel des avoirs de près de 500 personnes et de 900 entités. Certains biens comme le bois sont également interdits d'exportation, et l'aide au développement est également suspendue. L'opposante birmane Aung San Suu Kyi a remporté un siège de députée pour la première fois de sa carrière lors de ces élections historiques, a affirmé dimanche son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND). R. I.