Le Parti socialiste des travailleurs (PST) prendra part aux prochaines législatives de mai 2012 de manière «symbolique» car ne croyant, d'ores et déjà, point à la transparence de ce scrutin, a annoncé hier son secrétaire général, Mahmoud Rechidi. Ce dernier, qui a succédé récemment à Salhi Chawki, lequel a décidé de se retirer de la direction du parti, a estimé, lors d'une conférence de presse animée au siège national à Alger, que «le simulacre d'ouverture annoncé ne présente aucune garantie démocratique. Ni la surveillance des magistrats aux ordres de l'administration, ni les observateurs étrangers, ni encore les commissions de surveillance ne peuvent remplacer le contrôle des élections par les masses populaires pour protéger les urnes de toutes manipulation ou fraude». Dans la déclaration rendue publique à cette occasion, le PST juge, en outre, que les conditions dans lesquelles se tiendront ces élections sont «forcément déloyales», dans la mesure où, explique-t-il, les médias demeurent fermés, les espaces publics interdits, les manifestations publiques réprimées et les grèves à peine tolérées. Et de s'interroger sur les chances d'élection d'une Assemblée représentative lorsque «les conditions d'une vie politique se sont réduites à entretenir une façade démocratique et lorsque le mode de scrutin ne favorise que les partis de l'Alliance présidentielle». Et de regretter que le monde des travailleurs et des sans-emplois ne soit pas représenté dans cette bataille politique. En dépit de tous ces paramètres décourageants, le PST a décidé d'être quand même présent dans la course et ce, en vue de faire du rendez-vous du 10 mai «une tribune électorale». Cela, tout en considérant que le «changement ne se réalisera pas par la voie électorale mais par la construction d'un rapport de force politique dans la société et par la mobilisation des travailleurs», a-t-il ajouté. Le PST, fera savoir Mahmoud Rachdi, sera représenté dans 6 wilayas au lieu de la dizaine initialement prévue et ce, en raison de divers empêchements, et il y défendra un programme électoral qui s'articule sur les volets politique et économique. Pour le premier, il s'agit notamment de faire valoir la liberté d'expression, d'organisation, de manifestation et de grève. De même que l'abrogation du code de la famille ; de liberté de conscience et de la séparation du politique et du religieux ; et enfin, de l'émancipation et de la promotion des langues et cultures populaires. S'agissant du volet économique, le PST revendique une hausse conséquente du Snmg ; l'indexation du pouvoir d'achat sur le niveau de vie ; l'interdiction du travail précaire ; une indemnité de chômage de l'ordre de 50% du Snmg pour tout demandeur d'emploi ; droit au logement pour les nécessiteux ; la défense du secteur public… M. C.