L'ancien premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS), Ahmed Djeddaï, actuellement conseiller politique du premier secrétaire national, était hier l'invité du forum hebdomadaire de Radio Tizi Ouzou. Cette occasion a été saisie par le responsable du parti présidé par Hocine Aït Ahmed pour appeler les citoyens de Tizi Ouzou, en particulier, et ceux de la région de Kabylie, en général, à faire preuve de vigilance devant les risques de troubles que voudraient provoquer «certains cercles pour disqualifier les élections législatives du 10 mai prochain». «Certains cercles occultes veulent profiter de la célébration du 20 Avril pour créer des troubles dans le but de disqualifier les élections du 10 mai», accuse Ahmed Djeddaï pour qui cette volonté de provoquer des troubles pourrait également concerner la journée du 10 mai. Le responsable du FFS soupçonne même une volonté d'utiliser la violence dans ces troubles que provoqueraient «les relais locaux de ces cercles occultes». «Alors vigilance ! vigilance ! vigilance !», lance-t-il à l'adresse de la population qu'il appelle à déjouer cette manœuvre, sans donner de détails sur les auteurs éventuels de ces troubles et violences. Il évoquera ensuite la question de la participation de son parti au scrutin du 10 mai prochain, en répondant aux rumeurs et autres critiques essuyées par le parti depuis l'annonce de sa décision de prendre part à cette compétition électorale. «C'est une participation tactique, comme nous l'avons déjà expliqué. Nous ne sommes ni des alliés du pouvoir ni des ralliés, encore moins des sous-traitants de la Présidence, contrairement à ce que disent certains partis politiques qui jouent à l'opposition le jour et soutiennent la Présidence la nuit», dit avec une certaine véhémence le responsable du FFS, dans une allusion à peine voilée au Parti des travailleurs. Djeddaï démentira également les rumeurs distillées à desseins, d'après lui, et selon lesquelles, son parti aurait négocié des quotas de sièges contre sa participation. «Il n'y a jamais eu de négociations sur les quotas, ce n'est pas la culture de notre parti», précise l'invité de Radio Tizi Ouzou non sans accuser les auteurs de ces rumeurs de vouloir démobiliser la population en décrédibilisant l'opération électorale de mai. Le FFS participe également à cette élection «pour faire entendre la voix du citoyen qui n'arrive pas à s'exprimer», dit encore Ahmed Djeddaï qui précise ne pas partager l'avis de ceux qui utilisent une éventuelle victoire islamiste comme un épouvantail. «Pourquoi avoir peur des islamistes ? Ils se mobilisent et les démocrates doivent se mobiliser aussi au lieu de se contenter des discussions de salon sans rien faire», affirme-t-il non sans préciser que quand une élection est ouverte et démocratique et sans fraude rien ne peut être joué d'avance.Pour cette élection législative du 10 mai prochain, Ahmed Djeddaï annoncera que le FFS sera présent avec des listes de candidats dans 42 wilayas du pays avec 556 candidats dont près de 30% de femmes. 29 des 42 têtes de liste sont des universitaires alors que les 13 restants ont un niveau secondaire. Quatre femmes conduiront des listes dans les wilayas de Constantine, Biskra, Tindouf et Oum El Bouaghi, toujours selon le responsable du FFS qui ajoute aussi que la moyenne d'âge des candidats tourne autour de 49 ans. Il précisera en outre que dans certaines des six wilayas où son parti est absent, des mécontents des autres partis ont proposé au FFS de former des listes, mais le FFS, refusant le nomadisme politique, a tout naturellement rejeté ces propositions.