La Ligue algérienne des droits de l'Homme, présidée par Boudjemaâ Ghechir, a réagi hier à l'épisode des arrestations dont ont été victimes des membres du Mouvement de la jeunesse indépendante pour le changement (Mjic), il y a quelques jours. Pour rappel, ces derniers distribuaient des tracts appelant au boycott des élections du 10 mai 2012 lorsqu'ils ont été arrêtés puis emmenés au commissariat. «La liberté d'opinion est au cœur de la démocratie et […] les citoyens devraient avoir le droit d'exprimer leurs opinions, dans le contexte électoral puisque l'affirmation authentique de la volonté populaire est impossible dans un climat où cette liberté est absente ou restreinte d'une quelque façon», soutient la Ladh, dans un communiqué rendu public. L'organisation affirme ainsi «que dans une démocratie, l'existence de gens qui défendent des opinions différentes de celles des autres est nécessaire. Et c'est grâce aux opinions différentes que les citoyens ont l'occasion de prendre connaissance de tous les points de vue de façon à pouvoir faire un choix avisé». De même qu'elle dénonce «l'intimidation, les menaces à l'encontre des citoyens pendant ou avant des élections», car contraires aux principes de la démocratie. «Un processus électoral n'est ni libre ni équitable, si les électeurs font l'objet d'intimidation. On entend par là qu'ils sont soumis à des pressions injustes. Tous les électeurs doivent jouir des chances égales de se faire entendre. Si on interdit à des citoyens ou à des organisations civiques de s'exprimer, on ne pourra entendre qu'un seul point de vue», est-il ajouté. La Ligue de défense des droits de l'Homme estime, par ailleurs, que «dans une démocratie, tous les points de vue sont entendus dans un contexte électoral. La distribution pacifique des tracts appelant au boycott des élections sans appels à la haine nationale, à l'hostilité ou à la violence est une action citoyenne et une forme légale d'expression dans le contexte électoral». Aussi, la Ladh convie-t-elle les forces de sécurité à ne point prendre de parti et ne point intervenir dans le processus électoral. M. C.