Les prix du pétrole repartaient à la baisse hier à l'ouverture des échanges à New York, le baril perdant plus de deux dollars, les craintes d'un recul généralisé de la demande sous l'effet du ralentissement économique reprenant le dessus. Vers 13h10 GMT, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en novembre, dont c'était le dernier jour de cotation, s'échangeait à 71,58 dollars, en baisse de 2,67 dollars par rapport à son cours de clôture de lundi dernier. Les prix avaient repris 4 dollars au cours des deux dernières séances, le marché anticipant une réduction significative de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), qui va se réunir en urgence vendredi prochain à Vienne. En effet, le ministre de l'Energie et président en exercice de l'OPEP Chakib Khelil, a déclaré, samedi dernier, qu'il «y aura une baisse de la production», qui doit être «importante». Le ministre iranien du Pétrole, Gholam Hossein, a, de son côté, estimé hier que le cartel devait réduire sa production de 2 à 2,5 millions de barils par jour pour stabiliser le marché. Mais les craintes du marché pour la demande, qui ont fait perdre au baril plus de la moitié de sa valeur depuis juillet dernier, reprenaient le dessus. Aux Etats-Unis, premiers consommateurs mondiaux, la demande de produits pétroliers s'affichait en recul d'environ 9% sur les quatre dernières semaines par rapport à la même période de l'année dernière. En Europe, la tendance devrait être la même, «avec le ralentissement de la croissance à un faible niveau en 2009», selon Antoine Halff, de Newedge Group. Signe que la Chine, considérée comme le moteur de la demande mondiale de pétrole, commence à ressentir les effets de la crise, la croissance de son économie, à deux chiffres depuis cinq ans, est passée sous la barre des 10% sur les trois premiers trimestres 2008. Contrairement au «light sweet crude», le prix du panier OPEP, regroupant les 13 pétroles bruts de référence de l'OPEP, s'est, lui, établi en légère hausse lundi dernier par rapport à son cours de clôture vendredi dernier, a indiqué hier l'organisation pétrolière. Le panier OPEP a progressé de 1,71 dollar pour s'établir à 64,63 dollars le baril lundi contre 62,92 dollars le baril vendredi qui est son dernier jour de cotation de la semaine, précise la même source. Le panier de l'OPEP comprend le Sahara Blend (Algérie), Girassol (Angola), Oriente (Equateur), Minas (Indonésie), Iran Heavy (Iran), Basra Light (Irak), Kuwait Export (Koweït), Es-Sider (Libye), Bonny Light (Nigeria), Qatar Marine (Qatar), Arab Light (Arabie saoudite), Murban (EAU) et le BCF 17 (Venezuela).