Pommes de terre, fruits et légumes, farines et maintenant les produits pétroliers, le marché algérien ne cesse de provoquer des tensions. Des situations récurrentes qui démontrent l'absence de prévisions et de gestion de la part de ceux qui sont en charge de ces secteurs.L'augmentation généralisée des salaires de la fonction et du secteur publics ont engendré une amélioration du pouvoir d'achat. Ce dernier a augmenté la consommation de fruits, légumes, viandes et poissons. Les rappels de centaines de milliers de dinars ont eu le même effet, mais sur les biens d'équipements comme les automobiles. Ces évidences auraient dû inciter les responsables de Naftal à augmenter soit leurs capacités de production, soit leurs importations de produits pétroliers. A cela, il convient d'ajouter le différentiel de prix de l'essence avec nos voisins, ce qui favorise le trafic transfrontalier.Ces tensions répétitives démontrent la faiblesse du top management, que cela soit au niveau des ministères ou des entreprises en charge de certains monopoles.Sans avoir envie de revenir à l'économie planifiée, les Algériens sont-ils néanmoins près à une vraie économie de marché ? Il s'agirait de faire en sorte que le logement coûte vraiment plus cher qu'un logement social, de cesser toutes les subventions sur les produits de première nécessité, etc.En fait, pour que le marché se régule de lui-même, sans prévision ni planification, la vérité des prix est le seul moyen fiable. La vérité des prix du travail accompagnera la vérité des prix des produits de consommation sans subvention, ni aide ni exonération d'impôts. Cette donnée économique ne fera pas l'objet de débats lors de cette campagne électorale car tout le monde profite du système distributeur d'une rente dépendante des marchés extérieurs. L'Algérie n'est pas un pays riche. Son PIB équivaut à 55% de la dépense de santé dans un pays comme la France. L'Algérie est mal administrée. Elle est gouvernée par une bureaucratie qui a plus de pouvoir que les politiques. La bureaucratie n'a pas de vision. Elle a juste une politique qui lui permet de se reproduire.Le printemps algérien est fait de tensions sur les produits agricoles et des promesses de campagne généralistes. Il ressemble à tous les autres printemps algériens. Ces derniers se confondent souvent avec d'autres saisons qui ont débouché sur Octobre.Ces tensions persistantes et répétitives obligent les prétendants au pouvoir à plus de réflexions. Etre islamiste, nationaliste ou laïc ne nourrit pas son homme et n'offre pas une vie agréable. Dans un pays en voie de développement comme le nôtre, ceux qui aspirent à la gestion des affaires publiques doivent revenir à la pyramide Maslow même s'ils sont contre la théorie. La hiérarchie des besoins conditionne celle de l'action. Une autre question de l'offre et de la demande mais à une autre échelle.En attendant, nous continuons à avoir pour politique «pétrole contre nourriture». A. E.