Photo : M. Hacène Par Youcef Salami Y a-t-il pénurie de carburants dans les stations-services à l'échelle du pays ? Des automobilistes se ruaient vendredi dernier vers les stations-services d'Alger, formant des files qui s'étiraient sur des centaines de mètres. Cette situation n'est pas le fait de «pénurie» de carburants, mais de «rumeurs» qui en faisaient état, selon une source proche de la direction générale de Naftal. Les rumeurs couraient sur une grève dans les stations-services et ce sont ces rumeurs-là qui avaient produit cette «pénurie» qui n'en est pas une, en fait, ajoute notre source. Pour Naftal, le carburant est «disponible» et il n'y a pas lieu de s'en inquiéter. Par ailleurs et dans une déclaration qu'il a faite, jeudi dernier, à l'Entv, le PDG de Naftal a rassuré également les automobilistes sur la «disponibilité» du carburant, soulignant qu'il n'y pas de raison de s'alarmer. Le réseau de distribution de carburants a connu, il y a quelques mois, une importante perturbation, notamment à l'ouest du pays. L'anarchie qui s'en est suivie était telle qu'elle a poussé le ministre de l'Energie et des Mines à s'exprimer sur le sujet et à rassurer les automobilistes. Il aura fallu toutefois attendre des semaines pour y remettre de l'ordre. Les problèmes liés à la distribution de carburants semblent récurrents. Ils sont liés en partie au trafic de carburants dans les régions ouest et est du pays. A l'est, la situation s'est encore détériorée, suite aux troubles qu'a connus la Libye. Le manque d'installations de raffinage est également pour beaucoup dans cette situation. Mais cela devrait changer, à la faveur d'une stratégie nouvelle dans le secteur de la pétrochimie. L'investissement dans la pétrochimie sera plus que conséquent dans les années à venir. Toute une structure lui sera exclusivement dédiée. Elle a été déjà créée. De plus, un plan de réhabilitation des raffineries a été mis en place. C'est un choix qui a été fait. Et il l'a été il y a quelques années. Un choix judicieux ? Le processus de rénovation des raffineries a pris énormément de retard et a engendré des désagréments, voire des problèmes en matière d'approvisionnement en carburants. La raffinerie d'Arzew était à l'arrêt, celle de Skikda le sera en mai prochain. La contrebande de carburants aux frontières Est et Ouest, ajoutée à la forte consommation en carburants, ont fait que les raffineries n'arrivent pas à satisfaire la demande exprimée. Une situation qui a contraint les pouvoirs publics à importer et du gasoil et de l'essence. L'Algérie a ainsi importé, en 2011, 1,3 millions de tonnes de gasoil et 360 000 tonnes d'essence.