Photo : Sahel De notre envoyée spéciale à Tlemcen Wafia Sifouane
Après avoir joué les prolongations, la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011» célèbre sa dernière semaine de festivités et cela du 20 au 25 du mois en cours. Pour cette semaine de clôture reportée auparavant en raison du deuil national (elle était prévue du 12 au 17 avril) suite au décès de feu Ahmed Ben Bella, les organisateurs ont opté cette fois pour une clôture sobre dont le point de départ a eu lieu dans la rue. En effet, c'est avec une parade regroupant 48 troupes folkloriques algériennes que se sont amorcées, samedi dernier, à Imama, face au Palais de la culture, les festivités pour la clôture de cette année culturelle.Installés sur une tribune officielle dressée à l'entrée de l'établissement ou tout simplement debout dans la rue, hommes, femmes et enfants ont pu admirer le passage d'un grand nombre d'artistes venus de l'Ouest algérien pour montrer tout leur savoir-faire en matière de prestations publiques. Au programme, défilé de chevaux somptueusement harnachés, baroud et surtout danse âalaoui propre à certaines régions de l'Ouest algérien, zorna mais aussi des représentations offertes par des scouts. Face à une foule admirative, c'est plus de 700 artistes qui ont sillonné les rues. Le diwan sera aussi de la partie avec le passage de trois troupes dont Diwan el Bahia. Mais ce qui a retenu l'attention de la foule, c'est sans doute la prestation des membres de l'Association la protection du patrimoine de Sidi Bel-Abbès qui ont épaté plus d'un avec leur danse âalaoui. L'ambiance était à son comble, youyous, applaudissements, certains spectateurs, emportés par le rythme endiablé du bendir et guellal, se sont même laissés aller à quelques pas de danse. Pour la soirée, c'est le ballet national qui se chargera de divertir le public du Palais de la culture avec son spectacle Rihla fi biladi (Voyage dans mon pays). Regroupant treize tableaux au total, ce spectacle est une succession de danses folkloriques de différentes régions de l'Algérie. De la danse chaouie au âalaoui, en passant par la danse du burnous, la danse kabyle et la danse targuie, les danseurs et danseuses du Ballet national ont encore une fois fait l'événement, mais sans pour autant se surpasser. Les tableaux manquaient de coordination et les mouvements de synchronisation. C'est plus à un spectacle de divertissement grand public qu'à une scène de danse artistique qu'on a assisté. Mis à part les beaux costumes, et même là il y a un bémol, certaines tenues n'ayant rien à voir avec la région représentée, les membres du ballet donnaient plus l'impression de s'amuser sur scène que de se produire réellement face à un public. De plus, le spectacle présenté est déjà vieux de quelques années. Le Ballet national devrait sérieusement se remettre en question et penser à sa professionnalisation au lieu de ces bricolages et improvisations que même des amateurs s'interdiraient. Dire que ce ballet a le titre de national et représente l'Algérie à l'étranger ! On ajoutera dans le chapitre des faiblesses de la soirée, la prestation de l'animateur. Véritable moulin à paroles, ce dernier, au lieu de présenter les différents tableaux du spectacle, s'est transformé en animateur de colonie de vacances. Il entonnera des qcaïd, déclamera un poème de Sidi Boumediène et ira jusqu'à chanter a capella vampirisant la scène. Quant au public, assoiffé de divertissement, il ne pouvait que prendre son mal en patience et applaudir les excès de cet animateur lourd en attendant mieux. Rencontré lors de l'ouverture de la cérémonie, le coordinateur de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011», Abdelhamid Benblidia, a profité de la présence des médias pour annoncer la prochaine ouverture du Centre national de recherche en musique andalouse. Situé à côté du Palais de la culture, cet établissement à l'architecture andalouse sera placé sous la direction du Centre national de recherche en préhistoire, anthropologie et histoire (Cnrpah). Quant à la salle de cinéma Chanderli récemment inaugurée, elle sera affiliée à la Cinémathèque nationale et abritera des projections de films retenus lors des Journées du film méditerranéen d'Alger et cela en partenariat avec l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc).