Le verdict populaire est tombé. Les Français ont décidé, à travers leur expression au suffrage universel du premier tour d'hier, que leur prochain chef de l'Etat sera ou Nicolas Sarkozy, pour un deuxième mandat, ou le socialiste François Hollande. Le premier obtiendrait autour de 27% des voix. Il est devancé par son adversaire avec29%, selon les premières estimations annoncées à 20h locale, mais révélées bien plus tôt par les sites électroniques de journaux de pays frontaliers de la France, Belgique et Suisse.Le taux de participation au scrutin concernant la France métropolitaine serait de 81%. Il est nettement au-dessus de celui de l'élection de 2002, 71,2%, mais inférieur à celui de 2007, 83,77%. Quelles que soient les corrections ultimes, il s'agit d'une bonne mobilisation du corps électoral qui répond aux craintes exprimées quant aux risques de voir les Français bouder les urnes et limite les réserves de voix pour les deux acteurs du second tour. En arrivant en tête, le candidat socialiste a remporté une victoire aussi politique que symbolique et psychologique contre Sarkozy qui est loin de retrouver son score de 2007, 31,18%. A l'époque, la candidate socialiste, Ségolène Royal, avait obtenue 25,87% des suffrages. C'est une défaite pour le président sortant, mais vu l'écart le séparant de son adversaire, rien n'est irrémédiable. Il est en ballottage défavorable pour le second tour du scrutin, le 6 mai prochain où Hollande est logiquement en position de favori, même légèrement. Cette position, Hollande la doit à son score, mais aussi à celui obtenu par le candidat du Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, arrivé en quatrième position, estimé à 11-12%. L'ensemble des voix de gauche est donc de 40% alors que Sarkozy est le seul candidat de la droite. Sans oublier que le candidat socialiste bénéficiera d'un report de voix important des écologistes, Eva Joly, et de l'extrême-gauche, Nathalie Arthaud, et Philippe Poutou dont les résultats n'étaient pas encore connus hier ainsi que ceux des autres candidats, Nicolas Dupont-Aignan et Jacques Cheminade. Pour dire que le report des voix au second tour de l'extrême-droite et des centristes serait déterminant surtout pour Sarkozy. Marine Le Pen, arrivée en troisième position, est accréditée de 17% à 20% alors que François Bayrou a atteint 10%. Or, selon tous les sondages effectués au cours de ces dernières semaines, nombreux sont les électeurs des deux tendances politiques qui refusent de donner leurs voix au président sortant. A relever que c'est la première fois dans l'histoire des élections présidentielles de la Ve République que cinq candidats obtiennent un score à deux chiffres. Ces résultats du premier tour ne tiennent pas compte du scrutin dans les départements et territoires français d'Outre-Mer où Hollande a partout devancé Sarkozy. La palme revenant à la Guadeloupe qui a donné 57% de ses suffrages au socialiste, contre 23,40% au président actuel.Maintenant place à la bataille du second tour qui sera sans nul doute âpre et difficile et qui sera ponctuée par le duel télévisé Hollande-Sarkozy le 2 mais, lequel sera animé par deux journalistes qui présentent lesjournaux télévisés de TF1 et de France 2.