Photo : Sahel De notre envoyée spéciale à Tlemcen Wafia Sifouane
C' est avec raffinement et élégance que se sont poursuivies, dimanche dernier, les festivités prévues dans le cadre de la clôture de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011». En effet, le public tlemcénien et autres invités ont été conviés ce soir-là à se délecter d'un agréable récital musical gracieusement offert par des artistes de renom. C'est le Palais de la culture Abdelkrim-Dali d'Imama (Tlemcen) qui a accueilli la soirée andalouse.Lever de rideau. C'est l'ensemble régional de Tlemcen, sous la direction du maestro Yacine Hamass, qui accompagnera quatre artistes : Leïla Borsali, Taleb Ben Diab, Tewfik Ben Ghebrit et Zakia Kara-Torki. Un prélude du style touchia est joué pour annoncer le début de la soirée. Derrière l'orchestre, c'est bel et bien une manara que le public pouvait admirer. Il s'agit de plusieurs niveaux superposés et couronnés par une sorte de coupole de style mauresque. Il s'agit d'une installation destinée à accueillir les cierges lors des fêtes religieuses à l'instar du Mawlid ennabawi. Toujours en compagnie de l'orchestre, les filles de l'association El Manara rejoignent la scène. Joliment vêtues de leurs karakous et foulards, elles interpréteront des chansons du terroir andalou de leur région à l'image de la qsida Sidi Ahmed Ben Youcef, saint patron de Meliana. Les cierges sont allumés et l'artiste Leïla Borsali rejoint la scène. Dotée d'une voix angélique, l'artiste native de Tlemcen dévoilera tout son savoir-faire en matière de chant. Avec la nouba H'cine, elle titillera les sens du public du derj au n'ciraf, en passant par un inkilab et un b'tayhi. Applaudissements et youyous fusent de partout. La salle est archicomble. Certains spectateurs sont debout. Après cette douce mise en bouche, c'est au tour de l'artiste Taleb Ben Diab de monter sur scène. Avec son timbre de voix particulier, il régalera les présents avec des titres connus de tous comme Malou h'bibi mâaya, Sifet echemâa ouel kendil oua thria de Abdelkrim Dali et Sidi Boumediène djitek qaced. Très populaire à Tlemcen, l'artiste a su créer une ambiance festive sans égale. La soirée placée sous le thème de l'élégance et de la grâce s'est poursuivie avec les artistes Zakia Kara-Torki et Tewfik Ben Ghebrit qui ont su gratifier le public d'une interprétation magistrale.Par ailleurs pour cette seconde journée de festivités, les organisateurs ont procédé à l'inauguration d'une rétrospective des affiches de toutes les activités qui se sont déroulées dans le cadre de cette manifestation et cela toujours au niveau du Palais de la culture. Regroupant projection de reportages sur la manifestation, affiches de films, de spectacles de théâtre et des semaines culturelles, cette exposition permet au visiteur de se faire une idée générale de ce qu'a été la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011». Même lieu, autre activité. Dans une salle attenante, les visiteurs pourront découvrir les 370 ouvrages réédités par le ministère de la Culture dans le cadre de la manifestation. Sur les étals, des ouvrages rares et intéressants qui traitent de l'histoire, du soufisme, de l'architecture arabo-musulmane et même des romans d'auteurs natifs de la région de Tlemcen. Mais la plus grande partie de ces ouvrages est introuvable en librairie, ce qui décevra de nombreux visiteurs qui s'interrogeront sur l'utilité de mettre tant d'argent pour la réédition de livres que personne ne pourra acquérir. Car, soutiennent-ils, les quelques personnes intéressées n'iront certainement pas les chercher dans les bibliothèques où on les aurait enfermés.