Les participants à une journée d'étude sur les effets du passage de la surdité à l'audition ont souligné, jeudi dernier à Tlemcen, la nécessité d'un accompagnement orthophonique des enfants ayant subi un implant cochléaire. L'expert en orthophonie, Dr Yahia Laroussi, a indiqué que l'enfant né sourd ayant bénéficié d'un implant cochléaire «trouve des difficultés psychique et cognitive pour s'adapter rapidement au monde du son», ajoutant qu'en cas de prise en charge par des psychologues et des orthophonistes, «l'enfant accueillera mieux la nouvelle situation et sortira normalement de l'isolement». «L'enfant qui ne trouve pas d'accompagnement orthophonique après l'opération sera incapable d'interpréter les sons les trouvant gênants et refusera son implant cochléaire», a précisé l'intervenant. Le président de l'association régionale «Entendre», initiatrice de cette rencontre et cadre au Centre de l'implant cochléaire de Tlemcen, M. Bachir Benabdallah, a indiqué, pour sa part, que le Centre, qui couvre les wilayas de l'ouest et du sud-ouest du pays, a effectué 162 implants cochléaires depuis sa création en 2007 et dirige 80 interventions similaires cette année. Selon la même source, cette réalisation sanitaire a été rendue possible grâce à des ressources matérielles importantes mobilisées par l'Etat et un staff médical spécialisé, soulignant que la majorité des bénéficiaires d'un implant sont des enfants qui souffrent d'un handicap de surdité depuis leur naissance ou atteints de maladies graves ayant affecté leur sens auditif. M. Benabdallah a ajouté que de telles opérations qui reposent sur des techniques de pointe nécessitent un suivi par des spécialistes en orthophonie afin d'accompagner le patient dans une période courte pour l'entraîner à recevoir les voix et les sons et à s'adapter à l'audition. Le Centre d'implant cochléaire de Tlemcen oeuvre à développer la politique de prévention et le dépistage précoce chez les nouveau-nés. L'intervenant a appelé les concernés à doter le Centre d'orthophonistes, relevant l'insuffisance de spécialistes. Cette journée d'étude, organisée en coordination avec le Centre d'implant cochléaire du CHU Tlemcen, a regroupé des psychologues, des praticiens et des orthophonistes.