La campagne électorale entame sa dernière ligne droite dans l'indifférence des potentiels électeurs qui, malgré le matraquage médiatique, n'ont pas réussi à se faire une idée claire, ni sur les candidats ni sur leurs programmes. Plus ardue est encore la tâche des citoyens, en raison de la profusion de nouveaux sigles qui a compliqué davantage la visibilité de la scène politique, et de leur quotidien difficile. Cependant, les partis louent encore les vertus d'une participation au prochain scrutin, pour «consacrer la rupture et la naissance de la 2e République», comme l'a affirmé, hier à Bouira, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune. «Ce scrutin est une opportunité pour consacrer la rupture avec le système du parti unique et l'institution d'une véritable démocratie basée sur le régime parlementaire, garant de la séparation des pouvoirs et de l'indépendance du système judiciaire, notamment», a soutenu Mme Hanoune dans un meeting électoral. Aussi, a-t-elle souligné l'importance d'une «forte participation à ce vote», en l'assimilant à un «bouclier qui protégera l'Algérie des velléités étrangères». Dans le même sillage, la secrétaire générale du PT a mis en garde contre les «tentatives de fraudes sous toutes leurs formes», appelant les militants de tous les partis «à veiller au grain» afin de consacrer le succès de ces élections, «synonyme d'une nouvelle ère pour l'Algérie», a-t-elle dit. Pour sa part, le président du parti Ahd 54, Ali Fawzi Rebaïne, a plaidé pour «la mise en place légitime et par la voie des urnes d'institutions pérennes», qui ne «changent pas avec le changement de personnes». Lors d'une rencontre avec une cinquantaine de ses militants, hier à Aïn Témouchent, le président de Ahd 54, qui a annulé son meeting faute d'une nombreuse assistance, a espéré que la prochaine Constitution qui sera adoptée par la future APN «sera définitive et concrétisera non seulement l'équilibre des institutions législative, exécutive et judiciaire, mais créera, également, des contre-pouvoirs au profit du peuple, synonymes d'un Etat de droit». Le prochain scrutin ouvrira de «nouveaux horizons» et assurera l'avenir politique de l'Algérie, a déclaré, pour sa part, le président du Mouvement de l'entente nationale (MEN), Ali Boukhezna, lors d'un meeting de campagne hier à Tébessa. Devant une assistance modeste, M. Boukhezna a souligné que les élections du 10 mai prochain marqueront une «étape décisive» dans le cheminement du pays «dès lors qu'elles permettront d'ouvrir un passage vers l'instauration d'une nouvelle Constitution, fondée sur une véritable démocratie et la justice sociale». À Annaba, le président du Mouvement des citoyens libres (MCL), Mustapha Boudina, a appelé les Algériens, et en particulier les jeunes, à prendre conscience du caractère «décisif» des élections législatives du mois de mai prochain, et à «s'investir dans la révolution scientifique, le savoir et les technologies». Le président du Front El Moustakbal, Abdelaziz Belaïd, quant à lui, a réitéré son appel pour un débat national «serein et responsable», afin «d'apporter des solutions aux problèmes des Algériens». En tant que parti jeune, le Front El Moustakbal veut «attirer en son sein le maximum de personnes compétentes et intègres» pour «contribuer (à) à la correction des comportements immoraux dans la gestion actuelle des affaires du pays», a-t-il ajouté à l'occasion d'une visite de proximité à Annaba. En appelant les jeunes à relever le défi d'une forte participation aux élections législatives du mois de mai prochain, le secrétaire général du parti de l'Alliance nationale républicaine (ANR), Belkacem Sahli, a souligné lors d'un meeting que «la prochaine échéance électorale devrait permettre aux jeunes de consacrer leur pouvoir et de l'imposer à travers leur choix libre et démocratique». Le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), Abdelaziz Belkhadem, a affirmé hier dans son discours de campagne à la Maison de la culture de Tizi Ouzou, pratiquement comble, que «la souveraineté de l'Algérie est inaliénable et non négociable», car elle a été recouvrée au prix d'un lourd tribut. Le SG du FLN a, en outre, mis en garde contre «les faiseurs de promesses surréalistes, du genre de l'éradication de la pauvreté», et réitéré son appui au pluralisme politique, mais à condition, a-t-il nuancé, que «chaque parti apporte un plus à la scène politique et propose des solutions aux attentes et préoccupations des citoyens, plutôt que de se suffire de l'insulte et de l'invective en guise de programme». A. R.