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Des économistes estiment que l'Algérie est temporairement à l'abri Intervenant dans différents séminaires et rencontres sur la crise financière mondiale
«L'Algérie n'est pas concernée par la crise financière.» «Notre pays est à l'abri pour au moins 5 ans, même si le baril baisse à 40 dollars.» «L'économie nationale n'est pas intégrée dans le système boursier mondial, ce qui la met à l'abri du tsunami financier.» Ce sont là des déclarations de hauts responsables algériens. Des propos aussi rassurants qu'apaisants qui n'ont malheureusement pas convaincu les économistes et certains partis politiques. Aussi, face à la récession menaçante qui risque de se déclarer à n'importe quel moment (c'est d'ailleurs le cas au Royaume-Uni), les déclarations de nos responsables pourraient tomber en désuétude. Elles sont, au demeurant, en train d'être démenties par des économistes qui, faut-il le signaler, s'étaient confinés dans un mur de silence au moment où la crise des subprimes s'était déclenchée il y a maintenant plus d'une année. En effet, depuis quelques jours, des rencontres et autres journées d'étude sont organisées çà et là à travers plusieurs institutions universitaires du pays pour sensibiliser sur la crise et tenter d'en proposer des alternatives. Lesquelles sont déjà connues et qui consistent notamment à nous départir de la rente pétrolière non durable au profit de la création de richesses, l'encouragement des petites et moyennes entreprises et le «boostage» de l'agriculture et du développement rural. Pour Bachir Messaitfa, l'Algérie est «temporairement à l'abri de la crise financière mondiale». C'est à partir d'Oran que cet expert international a tiré la sonnette d'alarme en estimant que «les risques d'impact de cette crise sur l'Algérie méritent toutefois d'être considérés avec la plus grande attention, eu égard à la plausible répercussion sur la cadence des chantiers d'envergure que connaît le pays». «Certes, a-t-il affirmé, l'Algérie, dont l'économie dépend fortement des cours du marché pétrolier, a engrangé d'importantes recettes qui lui permettront de faire face aux premiers effets de la crise financière mondiale.» Toutefois, la chute des cours pétroliers, inhérents justement à cette crise, se «répercutera par un manque à gagner considérable en matière de recettes financières pour le pays». Ce d'autant, a précisé cet expert, que «la quasi-totalité des exportations algériennes, d'hydrocarbures notamment, s'effectue en dollars». Poursuivant son analyse, M. Messaitfa a affirmé que la durabilité de cette conjoncture économique se traduirait inéluctablement «par une dépréciation du dollar induite par la diminution de la demande des liquidités que provoquera la mise en œuvre de nouveaux mécanismes d'octroi de crédits». F. A.