L'Afrique doit cesser «de reprendre le schéma du continent exportateur de matières premières». Pour cela, les pays de la région sont appelés à apprendre à donner de la valeur ajoutée à leurs ressources naturelles. C'est ce qu'a préconisé, jeudi dernier, la représentante de la Banque africaine de développement (BAD), Mme Diarra Thioune Assitan. Dans une conférence de presse consacrée à la présentation du des réunions annuelles 2012 de la Banque, prévues du 31 mai au 1er juin en Tanzanie, Thioune Assitan est revenue sur la situation économique du continent noir. Elle a relevé dans ce cadre la fragilité de la croissance dans cette région fortement dépendante de la demande en matières premières des pays développés et émergents.«La crise de 2008-2009, qui persiste encore, a démontré que le ralentissement de la demande des pays importateurs des matières premières d'Afrique s'est fatalement ressentie au niveau de la balance de paiements des pays africains exportateurs», a déclaré à ce sujet la représentante de la BAD. Et de noter une «forte corrélation entre la demande internationale sur les matières premières de l'Afrique et la croissance des pays du continent». Une région qui connaît une forte poussée inflationniste, avec un taux de 6% en 2011 pour une croissance de 5%.L'inflation aggravée par l'importation est donc l'un des «principaux défis» des économies africaines, Le renforcement des tendances inflationnistes a fait que la croissance du PIB constatée ces dernières années en Afrique n'est pas synonyme d'amélioration des conditions de vie des populations africaines. D'où donc, la nécessité d'apporter une valeur ajoutée aux richesses africaines. Comment ? La représentante de la BAD recommande, dans ce cadre, la maîtrise de la technologie et l'encouragement de la recherche. D'ailleurs, la BAD donne la priorité dans ses financements à l'enseignement supérieur et à la recherche scientifique. Il s'agit, par ailleurs d'améliorer, la gouvernance et de développer les infrastructures ainsi que le secteur privé. Ce sont les principaux axes à débattre lors des prochaines assemblées annuelles de la BAD, qui seront ainsi focalisées sur les moyens de promouvoir la croissance et la rendre «soutenable» Ces réunions, qui se tiendront sous le thème «l'Afrique et le nouveau paysage mondial : défis et opportunités», dégageront les lignes directrices de la stratégie de la banque pour la décennie 2013-2022. La consultation nationale d'avril dernier en Algérie, à l'occasion de la préparation de cette stratégie à long terme de la BAD et sur la vision de l'Afrique en 2022, a permis, pour rappel, de recueillir la contribution d'éminents experts algériens, qui pourrait être exploitée dans le cadre des perspectives de coopération entre l'Algérie et la Banque. A titre indicatif, l'Algérie est le quatrième plus grand actionnaire de la banque (créée en 1963 au Soudan), détenant 4% du capital, selon les chiffres présentés par Mme Thioune Assitan. Mais, l'Algérie ne sollicite plus la BAD depuis plusieurs années pour des financements, en application d'une orientation gouvernementale visant à éliminer le recours aux emprunts extérieurs. Depuis 2006, la coopération entre la Banque africaine et l'Algérie est seulement axée sur l'assistance technique, la réalisation d'études économiques et sectorielles. Comme c'est le cas d'ailleurs avec d'autres institutions financières internationales S. I.