Photo : Riad Par Amar Rafa La campagne électorale a pris fin hier, comme elle a commencé : dans l'indifférence la plus totale. Trois semaines durant, les 44 chefs de partis en lice pour les législatives ont tenté de convaincre les électeurs d'aller voter en masse le 10 mai prochain, usant de multiples moyens. La persuasion, pour certains, qui ont promis monts et merveilles à leurs électeurs: logements, emplois, et projets de développement, voire le mariage. D'autres ont fait usage de la peur de l'islamisme et du retour aux années 90, comme moyen d'incitation au vote «utile» pour les candidats de leurs partis. Que retient le citoyen lambda de cette campagne ? La réponse à cette question sera connue le 10 mai prochain, à coup sûr, puisque l'un des critères majeurs d'évaluation de son efficacité est le taux de participation. Un point d'orgue sur lequel ont insisté les chefs de partis lors de leurs discours respectifs, pour faire échec à la fraude, et tutti-quanti. En somme, à la fin de leurs pérégrinations, nombre de chefs de partis ont choisi la capitale pour tenir leurs meetings finaux. Il s'agit du secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem à Alger, le président du PLJ, Mohamed Saïd, le SG de l'Ufds, Noureddine Bahbouh, l'Alliance de l'Algérie verte (AAV), le président du parti Jil-Jadid (JJ), Sofiane Djilali, le président du FJD, Saâd Abdallah Djaballah, ainsi que, le président du Fnjs, Khaled Bounedjma, et de la présidente du PEP, Naïma Salhi, qui organisèrent des rencontres de proximité. La veille le président du FC, Abdelmadjid Menasra, et le SG du RND, Ahmed Ouyahia, ont tenu leurs meetings également à Alger. Le chef de file du RND, a lors d'un meeting, hier à Tipaza, déclaré que «l'Algérie n'a pas besoin de kalachnikovs pour réaliser la démocratie et l'alternance, mais seulement d'un bulletin de vote». M. Ouyahia, qui a appelé ses militants à «rester vigilants même si le pays est sorti de l'ornière grâce, entre autres, à des réserves financières importantes qui lui valent d'être sollicité par le FMI», a ajouté que «l'Algérie, dont le peuple a mûri, n'a pas de leçons à recevoir en matière de démocratie». Il a exhorté les citoyens à veiller à la «stabilité» et la «sécurité» du pays, «seules à même de garantir la démocratie et le développement économique et social et venir à bout de toutes les difficultés», a-t-il précisé. M. Ouyahia a également appelé les citoyens à rester vigilants pour également «dévier les pièges des nombreuses sirènes» qui «incitent à la révolte sous l'aile du sionisme et des forces de l'Otan», avant de s'interroger sur «l'absence de réaction de l'Occident lorsque les Algériens étaient assassinés et égorgés par les groupes terroristes ainsi que sur leur silence coupable face au drame palestinien». Pour le SG du RND, le changement en Algérie doit se faire de façon «graduelle» à travers des réformes politiques, économiques et sociales «réfléchies», en plaidant pour une remise sur rails de l'économie par un partenariat s'appuyant sur les forces économiques nationales et sur le secteur agricole. Le premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS), M. Ali Laskri, a affirmé, hier, à Aïn El Melh (130 km au sud-ouest de M'sila), que la construction d'une économie forte constitue «une des priorités» de son parti. Animant un meeting électoral devant une cinquantaine de personnes, M. Laskri a estimé que les éléments pour construire une économie forte en Algérie «existent» et «n'attendent qu'une volonté politique sincère». Il a également appelé l'assistance à opter pour la liste des candidats que le FFS présente pour ces élections législatives afin d'aider ce parti «à mettre en place une Assemblée constituante». Le premier secrétaire national du FFS s'est par ailleurs prononcé pour «l'approfondissement» de la réconciliation nationale car elle constitue, a-t-il estimé, la «seule voie qui permette une alternative véritable fondée sur la gouvernance civile». D'une façon générale, au 21e jour de la campagne, les partis ont axé leurs interventions sur l'importance des élections dans la configuration de la prochaine APN, en appelant les électeurs à plébisciter les candidats de leurs partis en leur accordant leurs voix. A Bordj Bou Arréridj, le secrétaire général du parti du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a souligné la volonté de sa formation de poursuivre le travail qu'elle avait entamé, «réviser la Constitution et élaborer de nouvelles lois en accord avec les progrès en cours et les aspirations des citoyens». Le président du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), Mohamed Saïd, a souligné à Laghouat que sa formation politique comptait sur la volonté populaire d'«opérer le changement» pour affiner son programme et son action. Mettant l'accent sur l'importance du prochain scrutin pour «changer pacifiquement la situation», Mohamed Saïd a indiqué que «le changement doit s'opérer par la conjugaison des efforts de tous».