Pas d'apaisement en vue pour la crise qui secoue le COA depuis plusieurs jours déjà. Réagissant à la conférence de presse organisée par les dix membres du comité exécutif de l'instance olympique, dont son secrétaire général, Hacen Chikh, principal animateur de la conférence, donc, de la fronde, le président du comité, le Pr Rachid Hanifi, a décidé, avant-hier mardi, 24 h après la conférence de presse, de mettre un terme aux fonctions de Chikh en sa qualité de secrétaire général. «Je tiens à vous informer que, conformément aux prérogatives que me confèrent les statuts du Comité olympique algérien, j'ai mis fin aux fonctions de Mr Hacen Chikh, en sa qualité de secrétaire général du COA. A ce titre, il n'est plus autorisé à s'exprimer, à quelque niveau que ce soit, national et international, en cette qualité et au nom du Comité olympique algérien», a indiqué Hanifi dans un communiqué parvenu à notre rédaction. Dans la décision envoyée au concerné, le président du COA reproche à son SG le fait qu'il lui ait remis, à l'occasion de la réunion du comité exécutif du 28 avril, un document, au nom de dix membres du CE, dans lequel est exprimée une «totale désapprobation du mode de gestion du COA». Ceux- là ont également pris la décision de ne plus tenir de réunion sous la direction du président élu. Ceci, en plus, ajoute Hanifi, de la conférence de presse animée le 7 mai au stade du 5- Juillet en tant que secrétaire général de l'instance olympique. Pour le président du COA, cette attitude, de la part du SG, «ne peut en aucun cas être compatible» avec la fonction qu'il occupe. D'où la décision de le décharger de «l'ensemble des responsabilités liées au poste de secrétaire général» du COA, conformément, précise le premier responsable du comité olympique, aux statuts. Hanifi demande, en dernier lieu, au SG de «procéder à la passation de consignes, sous huitaine, avec le successeur désigné, conformément à la réglementation en vigueur». Il est sans rappeler que Hacen Chikh, ainsi que neuf autres membres du CE du COA, ont animé, lundi dernier, une conférence de presse pour fustiger la gestion du président de l'instance olympique. Une crise qui est devenue publique à la fin du mois lorsque ces dix membres avaient publié une lettre dans laquelle ont été retenus ces griefs. La conférence animée par Chikh et ses collègues était destinée également à nier le fait qu'ils soient «manipulés» à partir du ministère de la Jeunesse et des Sports. En somme, de l'aveu même de ces contestataires, le principal problème avec Hanifi est lié à sa volonté d'affirmer l'autonomie du COA qui, rappelons-le, n'a pas touché de subvention ministérielle depuis deux ans. Les doutes quant aux bonnes intentions des contestataires sont nés, notamment, du fait que ces dénonciations surviennent maintenant à une année environ de la fin du mandat, alors que, selon eux, ces problèmes de «mauvaise» gestion remontent au lendemain du début de l'actuel mandat. En tout cas, les choses risquent de se compliquer davantage d'autant plus que les dix membres ne comptent pas s'en arrêter là. Lors de la conférence de presse de lundi dernier, ils ont affirmé qu'ils allaient se mettre à récolter les deux tiers des voix des membres de l'assemblée générale afin de convoquer une AG extraordinaire pour destituer Hanifi. Une nouvelle crise qui survient à moins de trois mois des JO de Londres et qui n'arrange nullement les affaires du sport national. Il est utile de signaler que si Hacen Chikh n'est plus le SG du COA, il n'en demeure pas moins qu'il sera toujours membre du CE puisqu'il a été élu par l'AG. Hanifi devra nommer un autre SG probablement parmi les trois membres ne faisant pas partie de la fronde, en l'occurrence Zaher Bensoltane, Zhor Guidouche ou Mohamed Azzoug. Mais ce dernier est sûrement hors course du moment qu'il est chef de la délégation algérienne aux JO. En attente d'autres rebondissements… A. A.