Le scrutin des législatives de 2012 a débuté jeudi matin au niveau national. L'heure est donc venue pour les 21 millions d'électeurs d'élire leurs représentants à la future Assemblée populaire nationale (APN).Néanmoins, l'importance de cet événement ne semble pas être bien saisie par les électeurs algérois, les jeunes, en particulier. Ce désintérêt peut être expliqué par la désillusion de la jeunesse, qui espère encore que ses préoccupations seront réellement prises en charge.A 10 h, à Diar El-Djamâa, un quartier populaire sis à Alger, la journée de ce jeudi 10 mai 2012 ressemble plutôt à un jour de week-end. L'ambiance est donc quasiment ordinaire. Les gens semblent être occupés par leurs tâches quotidiennes, pendant cette journée chômée et payée qui leur est offerte gracieusement par l'Etat. Il n'y a que les personnes âgées qui ont pu marquer ce jour de scrutin. Le même constat est relevé au quartier de Magharia (ex-Leveilley), où ces dernières ont été les plus nombreuses à accomplir leur devoir électoral.Ayant ouvert leurs portes dès 8h00, les bureaux de vote, dans la commune de Leveilley ont, avons-nous constaté, connu une très faible affluence vers 9h00. Dans le centre de vote pour hommes à l'école Ali-Medouche, composé de 10 bureaux, une participation timide d'électeurs a été enregistrée.A titre d'exemple, dans le bureau de vote n°11, on a recensé à 13h15, une participation de 55 votants sur un total de 326 personnes inscrites. Vers 16h30, le nombre d'électeurs est passé à 83. La même cadence a été relevée au bureau n°12. Vers 13h20, le nombre d'électeurs ayant voté est estimé à 63, sur un total de 320 personnes inscrites. Les participants ont été au nombre de 78 vers 16h30. Il faut souligner, cependant, que les jeunes se sont distingués par leur absence à ce rendez-vous. Un responsable d'un bureau, qui fait la révélation selon laquelle «40% des enveloppes glissées dans l'urne seront déclarées certainement nulles», explique que «nos jeunes n'y croient plus».Nous avons interrogé un vieillard se dirigeant vers le bureau de vote sur l'objectif de sa participation à ces élections législatives. Il répond : «Nous souhaitons du bien à la nation et aspirons à ce que les députés élus répondent aux attentes de nos jeunes, notamment en matière d'emploi et de logement». Le même souhait est émis par un électeur de 50 ans, qui nous lance : «Le vote est un acte de citoyenneté.» Et d'ajouter qu'un changement en mieux est le souhait de tout Algérien. «Les gens qui seront élus devront, toutefois, honorer leurs promesses quant à l'amélioration de la vie socioprofessionnelle de nos jeunes».Les jeunes, objets de tant de sollicitude présidentielle, étaient, pourtant quasiment absents lors de ce scrutin. Dans le centre de vote à l'école Ali-Medouche pour les femmes, la participation a débuté timidement. De 8h00 à 10 h00, pas plus de 76 femmes ont accompli leur devoir électoral. La participation des électrices a connu une nette hausse entre 10h et 12h, passant à 128 personnes pour atteindre 438 vers 16h00. «Les femmes préfèrent venir voter, l'après-midi, après avoir fait le ménage à la maison», lance le chef de centre.Néanmoins, selon la responsable du bureau n°30 relevant de ce centre, la participation de la femme demeure «faible». Elles sont au nombre de 58 à avoir accompli leur devoir sur un total de 321 femmes inscrites. Des chiffres approximatifs ont été enregistrés dans les autres bureaux de vote.