Le forum Asie-Arabe qui se tient à Oran depuis mardi dernier est principalement orienté sur les énergies renouvelables, notamment l'énergie solaire. Les exposés présentés à cette occasion ont abordé cette question de manière détaillée en présence de nombreux étudiants. Tous les aspects liés au développement de l'énergie solaire ont été débattus, de la production, au coût, au transport en passant par les avantages des programmes initiés, à l'image de celui lancé dans le cadre de la coopération algéro-japonaise : «Sahara Solar Breeder» (SSB). Les participants ont, à ce titre, articulé leurs communications sur les rapports coût de production/rendement à l'appui d'études comparatives entre les systèmes photovoltaïques et thermiques (pour la production de la chaleur) et entre les principales formes de silicium utilisé (amorphe, monocristallin et polycristallin). A cet égard, le directeur de l'Unité de recherche en énergies renouvelables en milieu saharien (Urerms) d'Adrar, M. Hamouda Messaoud, a insisté sur la forte teneur en silicium du sable algérien et l'importance du potentiel solaire du pays. Selon lui, ces deux facteurs ont été déterminants dans le choix de l'Algérie de la mise en oeuvre du programme SSB en 2011, et sont à même d'inciter au développement de l'industrie de fabrication des panneaux solaires étant donnée la disponibilité de la matière première. Vue la richesse du gisement de silicium algérien, le plus important au monde, son exploitation à grande échelle peut hisser le pays au rang de premier fournisseur en panneaux solaires de qualité et à coûts moindres que ceux actuellement pratiqués, a fait valoir M. Messaoud. A titre indicatif, l'Urerms d'Adrar fait partie des trois institutions algériennes partenaires du programme SSB, aux côtés de l'Université des sciences et technologies d'Oran (Usto) et de l'Université Dr Moulay Taher de Saïda. Cette action de coopération algéro-japonaise se concrétisera, en 2015, par la création d'une usine d'extraction de silicium à Adrar, d'une plateforme de panneaux solaires à Saïda et d'un centre de recherche sur les technologies solaires à Oran. La concrétisation de cette opération sera marquée par la mise en place d'un système d'acheminement de l'énergie produite dans le Sud vers le Nord en vue de son exploitation, dans une première étape, par les stations de dessalement de l'eau de mer. La région saharienne n'est pas en reste, puisqu'il est aussi prévu l'utilisation d'une partie de l'énergie produite pour répondre aux besoins en électricité des ménages et des autres secteurs de la vie économique, en alimentation en eau potable et pour l'irrigation agricole. «Ce programme constitue un prototype de référence dans le cadre de la vision d'avenir projetée, en ce sens que son extension à l'échelle planétaire est programmée à l'échéance 2050», avait souligné dans son allocution d'ouverture, M. Amine Boudghène Stambouli, président du forum Asie-Arabe et manager scientifique du projet SSB. Par ailleurs dans le cadre de la mise en œuvre du SSB, l'Université des sciences et de la technologie Mohamed- Boudiaf d'Oran (USTO) a bénéficié d'un système innovant de formation à distance, acquis dans le cadre de la coopération algéro-japonaise. Cet équipement de pointe, appelé Webels (Web e-learnig system) consiste en une plateforme technologique de formation en ligne destinée notamment aux cadres et ingénieurs algériens, a précisé M. Stambouli. Pour ce dernier, la formation constitue un axe majeur de la coopération académique et technologique algéro-japonaise. Ainsi, les deux parties prenantes du projet SSB ne seront plus contraintes à de longs déplacements exigés jusque-là pour l'évaluation de l'avancement de ce programme de coopération. R. E.