Lors des travaux du Forum Asie-Arabe sur l'énergie durable qui se poursuivaient hier, à Oran, les programmes algéro-japonais "Sahara Solar Breeder" qui s'appuient sur la méthode de pompage via des panneaux solaires photovoltaïques, étaient au centre des différentes interventions des chercheurs algériens et étrangers, japonais notamment. Ces derniers ont proposé, dans ce cadre, des exposés axés tant sur les aspects scientifiques et technologiques qu'économiques inhérents à l'exploitation de l'énergie solaire. Les explications autour de ce programme de portée académique et technologique, ont été suivies par de nombreux étudiants qui se sont imprégnés des nouvelles techniques préconisées pour la purification du sable du désert aux fins d'extraction du silicium intervenant dans la fabrication des panneaux solaires destinés au captage des rayonnements solaires pour la production d'électricité. L'occasion a été donnée à l'assistance pour prendre connaissance des avantages offerts par les procédés innovants appliqués pour le transport de l'énergie produite, à l'image des câbles supraconducteurs de conception japonaise. Certains participants ont choisi d'articuler leurs communications sur les rapports coût de production/rendement à l'appui d'études comparatives entre les systèmes photovoltaïques et thermiques pour la production de la chaleur et entre les principales formes de silicium utilisé. Le directeur de l'Unité de recherche en énergies renouvelables en milieu saharien d'Adrar, Hamouda Messaoud, a insisté à cet égard sur la forte teneur en silicium du sable algérien et l'importance du potentiel solaire du pays. Il a expliqué que ces deux facteurs ont été déterminants dans le choix de l'Algérie pour la mise en œuvre du programme SSB et sont à même d'inciter au développement de l'industrie de fabrication des panneaux solaires étant donné la disponibilité de la matière première. La richesse du gisement de silicium algérien étant la plus importante au monde, son exploitation à grande échelle peut hisser le pays au rang de premier fournisseur en panneaux solaires de qualité et à coûts moindres que ceux actuellement pratiqués, a fait valoir M. Messaoud. L'URERMS d'Adrar fait partie des trois institutions algériennes partenaires du programme SSB, aux côtés de l'USTO et de l'Université Dr Moulay Taher de Saïda. Cette action de coopération algéro-japonaise se concrétisera, en 2015, par la création d'une usine d'extraction de silicium à Adrar, d'une plateforme de panneaux solaires à Saïda et d'un Centre de recherche sur les technologies solaires à Oran. La concrétisation de cette opération sera marquée par la mise en place d'un système d'acheminement de l'énergie produite dans le Sud vers le nord en vue de son exploitation, dans une première étape, par les stations de dessalement de l'eau de mer. La région saharienne n'est pas en reste puisqu'il est aussi prévu l'utilisation d'une partie de l'énergie produite pour répondre aux besoins en électricité des ménages et des autres secteurs de la vie économique comme l'alimentation en eau potable et l'irrigation agricole. "Ce programme constitue un prototype de référence dans le cadre de la vision d'avenir projetée, en ce sens que son extension à l'échelle planétaire est programmée à l'échéance 2050", avait souligné dans son allocution d'ouverture, Amine Boudghène Stambouli, président du forum Asie-Arabe et manager scientifique du projet "SSB".