Le groupe pharmaceutique public Saidal vise à réduire de 50% la facture d'importation d'insuline grâce au contrat de partenariat signé le 21 avril 2012 avec le leader mondial des insulines modernes, le danois Novo Nordisk. «Aujourd'hui, nous importons l'équivalent de 120 millions d'euros d'insuline par an. A travers la production, nous allons économiser quelque 50% de la facture en devise», révélait hier le PDG du groupe Saidal, Boumediène Derkaoui, sur les ondes de la radio Chaîne 3. L'accord de partenariat «technologique» d'une valeur de 15 millions d'euros (1,59 mds DA) concerne la production d'insuline de la gamme Novo Nordisk. «Pour la première fois (l'entreprise danoise), donne une licence à un partenaire à l'échelle internationale(…) et va nous permettre fin 2014, après l'étape de mise à niveau et d'investissement, de réaliser une production avoisinant l'équivalent de la demande locale», poursuit-il. Une demande locale qui est de 5 millions de flacons. Actuellement, l'usine de production d'insuline de Constantine fonctionne à peine au-dessus de la moitié de ses capacités, plafonnées à 1,2 millions de flacons. «Nous avons toujours, pour des problèmes de maîtrise technique et technologique, fonctionné jusqu'à 60% (de ces capacités)…ce qui représente 3% du marché local qui se situe aujourd'hui aux alentours de 14 milliards de dinars», reconnaît-il. Le PDG de Saidal, tout en rappelant les grandes lignes du contrat de licence avec Novo Nordisk à savoir le transfert technologique, la formation, l'assistance et la co-responsabilité ; assure que la demande en insuline, dans toutes les gammes, sera totalement couverte en 2014. «Nous serons assistés de sorte à ce que nous puissions fabriquer, en une équipe, 3 millions de cartouches qui correspondent environ à la demande actuelle. Ceci dit, nous pourrons passer à deux équipes s'il y a nécessité», a souligné M. Derkaoui. En sus de l'allègement de la lourde facture d'importation du médicament, le PDG de Saidal prévoit que l'accord Saidal-Novo Nordisk aura un impact positif sur la sécurité sociale, qui connaîtra une réduction du coût de la prise en charge. L'Algérie compte quelques 3 millions de diabétiques (sur 36 millions d'habitants), dont plus de 850 000 écoliers selon une enquête menée en 2011 par l'Association nationale de protection de l'enfance. Trente pour cent des diabétiques ne bénéficieraient pas de la sécurité sociale, d'après la Fédération algérienne des associations de diabétiques. Le diabète étant une maladie non transmissible, étroitement liée à l'hygiène de vie, une politique de lutte contre cette maladie en amont, par la sensibilisation et l'éducation reste primordiale. Le ministre de la Santé, qui compte couvrir 70% des besoins locaux en médicaments à l'horizon 2015, annonçait en novembre 2011, qu'un plan national de lutte contre le diabète allait «prochainement» être soumis au gouvernement. Qu'en est-il aujourd'hui ? S. A.