Photo : Riad Par Amar Rafa Très attendue, la session extraordinaire du majliss echoura (conseil consultatif national) du MSP n'a pas tenue toutes ses promesses. Convoquée au lendemain des résultats des élections législatives, marquées par un cinglant revers du parti, et de ses partenaires de la coalition verte, cette réunion de l'instance de décision du parti de Bouguerra Soltani, a été précédée par des déclarations pour le moins tonitruantes de ses proches collaborateurs, qui faisaient état de la possible révision de la position du parti a l'égard de sa participation au gouvernement. Même Bouguerra Soltani, a paru fragilisé, un moment, en ce sens que la menace de lui faire porter le chapeau était très présente. Finalement, de tout cela, il n'en est rien. La raison l'a-t-elle emportée ou alors, faut-il en imputer le résultat à l'aile entriste ? Lors de son allocution mi-figue,mi-raisin empreinte de dénonciation de la fraude, le président du MSP, aigri, a néanmoins félicité les nouveaux députés de son parti, auxquels il exprimera toute sa fierté. Le chef de file du parti islamiste, maintiendra ses accusations de fraude, en affirmant : «Un jour on saura la vérité sur les chiffres de l'Algérie verte.» Pour étayer ses dires, il a indiqué que «des wilayas avaient voté pour nous, mais nos partisans trop imprégnés des discours sur la transparence, la démocratie et l'alternance au pouvoir, se sont laissés abuser. Leur sort fut scellé pendant la nuit, où l'on a changé les résultats». Et de poursuivre, «dans d'autres wilayas, on ne s'est pas contentés de frauder, mais de détourner les voix. Il y a eu un trafic des bulletins au sens monétaire du terme». Revenant sur la réunion du majliss echoura, elle a été convoquée pour faire «la lecture politique des résultats des législatives, en tirer les leçons, dégager une vision unitaire sur ce scrutin, et élaborer les politiques complémentaires pour corriger les défaillances», a-t-il expliqué, avant de déplorer que son parti ait été victime de fraude trois fois de suite, en 1997, 2002 et 2007. M. Bouguerra Soltani a dénoncé la reconnaissance internationale des résultats des législatives du 10 mai, estimant qu'elles ont torpillé le processus de réformes politiques engagées par le président de la République en 2011.Dans sa lecture des résultats des législatives du 10 mai, Bouguerra Soltania cru déceler «un refus d'en finir avec la période de transition» de la part du pouvoir qui «persiste dans sa propension à se revendiquer de la légitimité historique, et dans sa persistance à s'appuyer sur la pensée unique». Devant ses ministres, il a estimé qu'«on ne veut pas que le courant islamiste participe à l'élaboration de la nouvelle Constitution et on ne veut pas qu'il pèse dans le choix du futur président de la République». Il a affirmé également que, «le printemps algérien a été différé». Soltani a expliqué que «le pouvoir a décidé de garder le flambeau au lieu de le remettre à la génération de l'Indépendance». Et ce, avant de fustiger «le retour de la légitimité historique sous un nouvel habit». Il dénonce «l'exclusion politique de la génération de l'Indépendance, au motif que son poids électoral ne dépasse pas les 5%, ou au motif que le courant islamiste veut imposer en Algérie un printemps arabe sous les auspices de parties étrangères».