Il faut attendre le 1er mai, date de sa clôture, pour savoir qui, du changement ou de la continuité, triomphera au congrès du MSP. L'heure de vérité est arrivée pour le mouvement islamiste. Le duo Soltani-Menasra se trouve face à son destin. Le 4e congrès du parti s'ouvre aujourd'hui à 14h à la Coupole du complexe Mohamed-Boudiaf du 5-Juillet. Quelque 1400 congressistes sont attendus. Ils ont été délégués par les militants de base des 48 wilayas. Egalement, plusieurs chefs de partis nationaux et étrangers ont été conviés aux assises quinquennales du MSP. Il s'agit de partis arabes partageant avec le MSP la même vision politique. Par ailleurs, des personnalités politiques et officiels algériens seront également présents, indique-t-on de sources proches du congrès. Pour cette journée inaugurale, il est attendu la présentation du bilan financier et politique du président sortant, Bouguerra Soltani. Toutefois, le congrès se tiendra dans sa grande majorité à huis clos, indiquent les mêmes sources. Ce congrès se distingue des précédents: il a été précédé d'une grande polémique entre les deux hommes forts du mouvement islamiste, Abdelmadjid Menasra, un homme clé du MSP, et Bouguerra Soltani, président en fin de mandat, qui aura à justifier devant le congrès le bilan politique de ces dernières années. Dans la perspective du congrès qui s'ouvre aujourd'hui, les deux hommes se sont livrés une longue bataille tactique dont le résultat apparaîtra, sans doute, à la fin du congrès. L'un des points les plus discutés, qui opposent MM.Soltani et Menasra, figure indiscutablement celui inhérent à l'élection du président du parti. A qui doit revenir la prérogative d'élire le président? Au majliss echoura, comme le propose une résolution que doit approuver le congrès ou, comme cela a été le cas jusqu'ici, aux congressistes? C'est là, l'un des points d'achoppement entre les deux camps. M.Menasra est le partisan de l'élection du président par le majliss echoura. Le président sortant, opte plutôt pour la continuité en laissant au congrès le soin de choisir le futur responsable du parti. Le successeur de cheikh Nahnah estime que les amendements du conseil consultatif ne sont en fait que des propositions qui peuvent être refusées et annulées par le congrès souverain, la plus haute instance du parti. M.Soltani estime en effet que «personne ne peut s'exprimer à la place de la base. Le dernier mot revient aux congressistes. C'est à eux d'élire un président en toute démocratie et transparence». Pour lui, il est inconcevable que les 208 membres du majliss echoura décident à la place des 1400 congressistes. «Il faut attendre ce que décideront les 1400 congressistes», indique le patron du MSP. M.Menasra ne voit pas les choses sous cet angle et le choix d'élire le «président par le congrès est une politique de dictature. Le choix du conseil veut aussi dire une élection démocratique. Le conseil consultatif ne reflète en réalité que la volonté des congressistes. Ces derniers participent, indirectement, au choix de leur président, à travers la désignation du majliss. Je trouve que c'est une véritable démocratie. Pour moi, la démocratie consiste à être élu par une instance permanente. Le congrès ne dure que trois jours, mais le majliss echoura est permanent. Il jouit de toutes les prérogatives pour contrôler et demander les comptes au président du mouvement», souligne-t-il. Maintenant, les dés sont jetés et l'affaire est entre les mains du congrès qui décidera «souverainement» quant au sort à réserver aux amendements proposés et départagera les deux candidats potentiels à la direction du parti.